Cadre légal concernant la mutuelle entreprise

La complémentaire santé d’entreprise est maintenant obligatoire, offrant aux employés une couverture plus complète, y compris le remboursement du ticket modérateur, des frais médicaux et des dépassements d’honoraires. Par rapport à une mutuelle individuelle, elle présente souvent des tarifs plus avantageux. De plus, en cas de licenciement (sauf faute lourde), le salarié peut conserver cette couverture pendant 12 mois après son départ. Examinons de plus près les règles légales qui entourent cette couverture collective.

La mutuelle d’entreprise, également appelée complémentaire santé collective, vise à compléter les remboursements de l’Assurance Maladie obligatoire, en prenant en charge les dépenses de santé non couvertes par le régime de base.

Depuis le 1er janvier 2016, toutes les entreprises du secteur privé, indépendamment de leur taille ou de leur statut juridique, sont tenues de proposer une complémentaire santé à leurs salariés. Cette mise en place s’effectue généralement sans démarche particulière du salarié, car l’employeur est chargé de négocier et de définir les conditions de cette couverture. La mise en œuvre de cette mutuelle peut se faire par une Décision Unilatérale de l’Employeur (DUE) ou par un accord collectif, que ce soit au niveau de la branche ou par référendum au sein de l’entreprise.

En termes de financement, l’employeur doit prendre en charge au moins 50% de la cotisation. Les niveaux de couverture imposés par cette garantie responsable doivent, au minimum, s’aligner sur le “panier de soins” défini par le décret n° 2014-1025 du 8 septembre 2014, comprenant la prise en charge intégrale du ticket modérateur, le remboursement du forfait hospitalier, la couverture des frais de soins à hauteur de 125% de la Base de Remboursement de la Sécurité Sociale (BRSS), un remboursement des frais optiques (100 euros pour une correction simple, et entre 150 et 200 euros pour une correction complexe), ainsi qu’une couverture dentaire à hauteur de 125% du BRSS. Ce contrat peut, selon les conditions négociées, couvrir ou non les ayants droit du salarié.

Le respect de ces critères au sein d’un contrat responsable et collectif donne droit à des avantages fiscaux et sociaux pour l’entreprise. Cependant, les entreprises qui n’ont pas encore mis en place une telle complémentaire santé, ou dont le contrat ne respecte pas ces critères, ne pourront pas bénéficier de ces avantages.

Enfin, les employeurs ont la liberté de choisir l’organisme assureur avec lequel ils souhaitent négocier cette complémentaire santé collective pour leurs salariés.

La souscription à la mutuelle d’entreprise est en principe obligatoire pour tous les salariés. Cependant, certaines exceptions permettent à certains salariés de refuser cette adhésion, les salariés possédant déjà une mutuelle santé individuelle au moment de l’instauration de la mutuelle d’entreprise, les bénéficiaires ou ayant-droit d’un contrat Madelin, les personnes relevant du régime spécifique de la CAMIEG ou du régime d’Alsace-Moselle, les salariés en CDD de moins de 3 mois déjà couverts par une autre mutuelle obligatoire d’entreprise, les salariés présents dans l’entreprise lors de la mise en place de la mutuelle par DUE, et les salariés ayant plusieurs employeurs.

La loi prévoit que les salariés ayant connu une rupture de leur contrat de travail, à l’exception du licenciement pour faute lourde et des ruptures conventionnelles, peuvent conserver les avantages de leur mutuelle d’entreprise. Cette portabilité, effective depuis le 1er janvier 2015, est garantie pour une durée maximale d’un an, sans que le salarié n’ait à payer de cotisations pendant cette période.

Il est essentiel de comprendre et de suivre les règles légales entourant les mutuelles d’entreprise. Ces règles, en vigueur depuis le 1er janvier 2016, ont été établies principalement pour assurer une meilleure prise en charge des frais de santé des salariés non couverts par la Sécurité Sociale. De plus, la négociation de ces mutuelles et les accords de branches jouent un rôle crucial dans l’application effective de ces règles.

Les accords de branches définissent des conditions spécifiques aux entreprises d’une même branche professionnelle. Ils sont élaborés par les syndicats représentant chaque secteur d’activité en accord avec la loi, pour répondre aux spécificités et conditions de travail propres à cette branche. Ces accords déterminent le niveau de garanties minimum en matière de mutuelle collective et peuvent préciser la part de contribution de l’employeur, notamment lorsque les garanties sont supérieures à celles établies par la réglementation générale.

Il est important de noter qu’il n’y a pas de sanction réglementaire ou fiscale prévue pour une entreprise qui ne respecte pas l’accord de branche, cependant, elle aurait tout intérêt à se conformer à ces directives. En effet, outre les avantages intrinsèques de la mutuelle collective, les entreprises relevant d’une convention collective ou d’un accord de branche spécifique auraient tout intérêt à suivre les recommandations de cet accord. Ces directives, bien que non contraignantes, visent à offrir une meilleure couverture et protection aux salariés, notamment face aux risques professionnels potentiels associés à leur branche d’activité.

Malgré l’importance de ces accords, l’employeur conserve une marge de manœuvre. Suite à une décision du Conseil Constitutionnel en juin 2013, la loi ne permet plus aux conventions collectives d’imposer un prestataire spécifique. Ainsi, tout en respectant le cadre établi par l’accord de branche, l’employeur peut choisir l’organisme d’assurance qui lui semble le plus approprié, en utilisant un comparateur d’offres pour sélectionner la mutuelle d’entreprise la plus adaptée aux besoins de ses salariés.

L’obligation pour les employeurs d’offrir une mutuelle d’entreprise à leurs employés a ses origines dans la loi Fillon du 30 janvier 2009, consolidée par la loi du 14 juin 2014 relative à la sécurisation de l’emploi, et concrétisée par l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 1er janvier 2016.

La mise en place de la mutuelle d’entreprise découle d’un accord entre l’employeur et les représentants des salariés, pouvant être issu d’un référendum, d’une convention collective, ou même d’une décision unilatérale de l’employeur ratifiée par les représentants des salariés. En l’absence d’accord, l’employeur a la responsabilité de sélectionner un organisme assureur respectant les garanties minimales du “panier de soins obligatoire.”

L’employeur doit financer au moins 50% des cotisations de la mutuelle, y compris pour les employés à temps partiel aux horaires réduits. En cas de licenciement avec indemnités de Pôle Emploi, le salarié peut maintenir sa couverture mutuelle entreprise pendant 12 mois sans cotisations, grâce à la mutualisation des coûts, sous réserve d’une notification à l’organisme assureur en cas de licenciement.

La mutuelle d’entreprise est obligatoire pour tous les salariés du secteur privé, y compris les nouveaux embauchés. Cependant, des conditions spécifiques peuvent permettre aux salariés déjà en poste lors de sa mise en place de déroger à cette obligation, notamment s’ils bénéficient de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS), sont déjà couverts par une mutuelle santé individuelle, disposent d’un contrat Madelin ou relèvent du régime de la CAMIEG, sont en contrat CDD de moins de 3 mois, ou travaillent pour plusieurs employeurs.

La mutuelle d’entreprise a pour objectif de compléter les remboursements de la Sécurité Sociale, couvrant le ticket modérateur, le forfait hospitalier, et les frais d’appareillages médicaux, entre autres. Par exemple, les remboursements pour les soins dentaires peuvent atteindre 125% de la base de remboursement de la Sécurité Sociale, tandis que la mutuelle offre généralement un remboursement forfaitaire de 100€ pour des verres simples et entre 150€ et 200€ pour des verres complexes en matière d’optique.

L’employeur a la responsabilité de choisir l’organisme d’assurance avec lequel il souhaite négocier les termes de la mutuelle collective, tout en respectant les dispositions légales et réglementaires, ce qui lui confère des avantages fiscaux et sociaux.

La négociation d’une mutuelle d’entreprise n’est pas figée et peut être adaptée selon les besoins de l’entreprise et des salariés. Voici les étapes et recommandations pour négocier efficacement une mutuelle collective :

Évaluation des besoins :

Avant toute négociation, il est crucial de définir clairement les besoins en soins de santé des salariés et, le cas échéant, de leurs ayants droit. Cette évaluation préliminaire permet de cibler les garanties essentielles.

Comparer les offres :

Il est recommandé d’utiliser un comparateur de mutuelle pour obtenir un aperçu des offres sur le marché. Cet outil peut aider l’employeur à identifier les contrats offrant le meilleur rapport qualité/prix.

Négociation directe :

Si un assureur recommandé ne propose pas de contrat à caractère obligatoire, l’employeur peut directement négocier avec lui pour obtenir des tarifs avantageux, en tenant compte de l’effectif des cotisants et de la taille de l’entreprise.

Faire appel à un courtier :

Si l’employeur est incertain de ses compétences en négociation, il peut solliciter l’expertise d’un courtier en assurance. Maîtrisant le domaine, le courtier peut suggérer des contrats adaptés à des prix compétitifs, en tenant compte du profil des salariés et de l’activité de l’entreprise. De plus, il peut faire économiser du temps à l’entreprise en facilitant les démarches.

En résumé, bien négocier une mutuelle d’entreprise requiert une bonne préparation, une comparaison des offres et, si nécessaire, l’intervention d’un expert.

La négociation d’une mutuelle d’entreprise présente de nombreux avantages pour les employeurs et les salariés. Voici quelques-uns de ces bénéfices :

Personnalisation des garanties :

L’entreprise peut négocier un ensemble de garanties de base tout en renforçant certains domaines spécifiques, comme les soins dentaires et optiques, afin de fournir une protection sociale sur mesure en fonction des besoins des employés.

Flexibilité tarifaire :

La négociation peut aboutir à des contrats mixtes avec des taux différenciés selon la situation familiale du salarié, qu’il soit célibataire ou avec des personnes à charge, pour une meilleure adéquation entre les coûts et les avantages.

Services complémentaires :

Il est également possible d’obtenir des services supplémentaires tels que des délais de remboursement plus courts, un interlocuteur dédié pour tous les employés, des actions de prévention et de dépistage spécifiques, ainsi qu’une prise en charge des prestations de soins liées à l’exercice professionnel, renforçant ainsi la motivation et le bien-être des employés.

Conformité légale :

La négociation s’inscrit dans le cadre légal des mutuelles d’entreprise, garantissant ainsi la conformité réglementaire.

Cependant, il convient de noter qu’une attention particulière est nécessaire. Si un accord de branche a été conclu par les partenaires sociaux, stipulant un organisme assureur spécifique pour fournir des garanties uniformes à tous les salariés de cette branche, l’employeur est alors tenu de respecter cet accord, ce qui limite sa capacité à négocier individuellement.