C’est quoi une mutuelle entreprise ou “collective” ?

 

Une mutuelle d’entreprise, aussi connue sous le nom de mutuelle collective, est une assurance santé souscrite par une entreprise pour couvrir les frais de santé de ses salariés. Elle prend en charge les dépenses non remboursées par l’assurance maladie. Bien qu’il existe des mutuelles individuelles offrant un remboursement complet des frais médicaux, elles sont généralement plus coûteuses. La mutuelle santé collective vise à résoudre ce problème en regroupant tous les salariés d’une entreprise au sein d’une même mutuelle, permettant ainsi de négocier un tarif de groupe. Réponses aux questions fréquentes.

La législation concernant la mutuelle d’entreprise a connu plusieurs évolutions importantes depuis les années 2000. La loi Fillon de 2003 a constitué un jalon majeur, encourageant la mise en place de régimes complémentaires de santé au sein des entreprises par des avantages fiscaux et sociaux. L’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2013, transposé par la loi du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi, a renforcé cette dynamique. Elle rend obligatoire la mise en place d’une mutuelle d’entreprise pour tous les salariés, avec une prise en charge minimale par l’employeur de 50% des cotisations.

Depuis 2016, tous les employeurs du secteur privé doivent fournir une mutuelle de santé collective à leurs salariés, qui couvre l’intégralité du ticket modérateur, le forfait journalier hospitalier, et les frais dentaires et d’optique à un certain niveau. Cette obligation vise à garantir un accès élargi aux soins pour tous et à homogénéiser la protection sociale des salariés français. La complémentaire santé choisie doit satisfaire au niveau minimal de garanties exigé par la loi, avec l’employeur participant pour au moins 50 % du montant des cotisation.

Le choix d’une complémentaire santé entreprise repose sur l’entreprise elle-même. Selon la loi Fillon, l’adhésion à une mutuelle offre des avantages fiscaux et sociaux à l’entreprise. Si une partie des cotisations est à la charge des salariés, l’employeur doit consulter leurs avis. Le responsable des ressources humaines doit analyser les besoins spécifiques des salariés, y compris les soins courants, les frais d’hospitalisation et les garanties optiques et dentaires.

La souscription à une mutuelle d’entreprise est généralement obligatoire pour les salariés, conformément à la législation actuelle. Cependant, il existe certaines exceptions permettant aux employés de ne pas adhérer à cette mutuelle collective. Ces dérogations sont prévues pour répondre à des situations spécifiques et garantir la flexibilité nécessaire aux employés et employeurs. Les principales exceptions à cette obligation sont :

  • Les salariés en Contrat à Durée Déterminée (CDD) de courte durée.
  • Les employés à temps très partiel ou les apprentis, notamment lorsque la cotisation représente un pourcentage significatif de leur salaire.
  • Les salariés bénéficiant déjà d’une couverture complémentaire, que ce soit à titre individuel ou dans le cadre d’une autre mutuelle d’entreprise.
  • Les employés déjà couverts par une mutuelle obligatoire de leur conjoint ou bénéficiant de la CMU complémentaire.

Ces dérogations visent à assurer un équilibre entre la protection sociale des salariés et leurs circonstances personnelles ou professionnelles spécifiques.

La mise en place d’une mutuelle d’entreprise implique plusieurs étapes clés :

  • Comparaison des offres : Avant tout, il est crucial de vérifier les obligations conventionnelles de l’entreprise et de définir les besoins fondamentaux des salariés pour établir un budget approprié. Ensuite, consulter différents assureurs ou utiliser des comparateurs en ligne est essentiel pour choisir la meilleure mutuelle.
  • Aviser le personnel : L’employeur peut organiser un référendum pour la mise en place du contrat mutuelle collectif. Il est aussi possible de prendre une décision unilatérale, en transmettant aux salariés le duplicata de l’acte fondateur et les conditions générales du contrat. Une autre option est l’accord d’entreprise, signé par le syndicat majoritaire.
  • Accomplir les démarches administratives : Il faut compléter un bulletin de souscription au nom de l’entreprise et chaque salarié doit remplir un bulletin individuel d’adhésion, accompagné d’une attestation de droits à la Sécurité sociale et d’un RIB.

En ce qui concerne les garanties minimales d’une mutuelle collective, elles doivent inclure le remboursement du ticket modérateur pour les consultations médicales, les frais d’hospitalisation, les soins optiques et dentaires, et ne pas limiter les forfaits hospitaliers.

Des services d’assistance, de prévention et d’accompagnement sont souvent inclus pour offrir un soutien supplémentaire aux assurés.

Pour résilier une mutuelle collective, l’employeur doit respecter les modalités de résiliation stipulées dans le contrat. La demande de résiliation doit être faite en bonne et due forme auprès de l’assureur, en respectant les délais de préavis, généralement de 2 mois avant l’échéance anniversaire. Les raisons valides pour une résiliation anticipée incluent une hausse des cotisations par l’assureur ou des modifications contractuelles. En cas de changement de mutuelle, l’employeur doit en informer les employés au moins trois mois à l’avance.

  • Dans le cas de licenciement : Un salarié licencié peut continuer à bénéficier de la mutuelle d’entreprise jusqu’à 9 mois après la fin du contrat de travail, à condition qu’il perçoive une aide au retour à l’emploi et que le licenciement ne soit pas pour faute lourde.
  • Dans le cas d’un départ à la retraite : Un salarié partant à la retraite peut continuer à bénéficier de la mutuelle d’entreprise, mais il devra payer l’intégralité des cotisations. La hausse des cotisations est limitée à 50 % du montant total payé par le salarié et son employeur lorsqu’il était en activité.