Mutuelle entreprise : les maladies professionnelles dues au travail agenouillé ou accroupi

Le régime général de la sécurité sociale intervient pour couvrir les frais médicaux liés à certaines maladies professionnelles, telles que celles causées par les tâches répétitives ou par les conditions de travail d’un salarié. Ces troubles, lorsqu’ils sont reconnus dans les tableaux de l’Assurance-maladie et médicalement justifiés, peuvent également ouvrir droit au versement d’indemnités journalières. Les lésions chroniques du ménisque, par exemple, font partie des affections indemnisées.

Quelle est alors la prise en charge spécifique liée à cette affection, et quels sont les remboursements associés à ces types de maladies? Pour compléter la couverture de la sécurité sociale, il est essentiel de considérer l’apport d’une mutuelle d’entreprise adaptée, qui peut offrir des garanties supplémentaires pertinentes.

Le Code du travail en France régule non seulement les contrats mais aussi les conditions de leur exécution et la qualité de l’environnement professionnel. Les facteurs de pénibilité au travail sont particulièrement surveillés et régis par des mesures légales strictes. Voici les points essentiels à connaître pour les salariés.

Comment évaluer le niveau de pénibilité dans votre entreprise ?
Le Code du travail impose des normes strictes concernant le dispositif de pénibilité dans chaque entreprise. Le niveau de pénibilité de votre entreprise sera notamment évalué selon les différents éléments à risques disponibles dans votre société. Ce sont notamment les choses qui imposent des contraintes à la fois physiques et psychologiques : installations, désagrément sonore, température intérieure, pression et rythme de travail, etc.

Le Code de travail se base notamment sur 10 points concernant les contraintes physiques marquées, l’environnement physique agressif, le rythme de travail. Il existe bien évidemment un seuil à ces facteurs de pénibilités, et ce, depuis 2015 afin de permettre une meilleure gestion de l’environnement de travail.

Quelle mesure pour pallier à ces facteurs de pénibilité ?
Depuis le 1er octobre 2007, la loi impose quelques mesures afin de pallier à ces facteurs de pénibilité au travail. Notamment, pour certains salariés, une compensation sur les retraites sera mise en place. Tel est le cas par exemple pour ceux qui travaillent avec une charge de travail et de manutention importante, dans des positions particulièrement dures, etc. Il y a également la mise en place d’une mutuelle santé de groupe.

Le travail habituel d’un employé peut causer diverses affections musculo-squelettiques. Ces dernières peuvent impacter sur leur santé et occasionner des signes cliniques plus ou moins graves. Le régime général et le régime agricole ont décrit des critères pour toutes les affections qu’ils prennent en charge. Concernant les lésions méniscales chroniques, les critères de remboursement des frais de soins se trouvent dans le tableau n°79 RG du 23 juin 1985.

Voici les détails des critères permettant de bénéficier de la réparation financière du régime général :

  • les travaux susceptibles de provoquer ces lésions méniscales sont ceux nécessitant des efforts et des ports de charge en position agenouillée ou accroupie.
  • la désignation de la maladie est « lésions chroniques du ménisque à caractère dégénératif ». Ces perturbations doivent être confirmées par des examens complémentaires. Les examens doivent aussi montrer leurs éventuelles complications : craquement ou rupture du ménisque.
  • le patient souffrant de ces affections bénéficient d’une prise en charge pendant 2 ans.

Le régime agricole reconnaît également ces lésions de ménisque à titre de maladie professionnelle dans son tableau n° 53 A du 21 août 1993. Les travaux susceptibles de provoquer cette affection, la durée de la prise en charge ainsi que les symptômes et désignation de l’affection sont les mêmes que ceux du régime général.

Remarque : lorsque ces deux régimes reconnaissent la maladie professionnelle, ils couvrent de nombreux actes à 100 %. Certains actes spécifiques sont même pris en charge à hauteur de 150 %. Pour le cas des perturbations de ménisque non reconnues par l’Assurance maladie, l’assuré devrait payer de sa poche ses frais médicaux. Pour pallier l’absence de remboursement de la Sécurité sociale, il est conseillé de souscrire à une mutuelle santé. La souscription à cette assurance complémentaire santé n’est pas coûteuse, or, elle permet de compléter la part non remboursée par l’Assurance maladie en fonction des garanties souscrites. Par exemple, elle prend en charge les dépassements d’honoraires des spécialistes du secteur 2, les divers appareillages, la médecine douce, la chambre individuelle lors du séjour en hôpital, etc.

Pour aider les salariés à dénicher la mutuelle qui propose la cotisation la plus abordable avec les remboursements les plus intéressants, il est conseillé de passer par un comparateur de mutuelles. Il faut savoir que cet outil accessible en ligne permet d’obtenir différents devis, en quelques clics, après avoir fourni divers renseignements. Cet outil est gratuit et utilisable sans engagement.

Le ménisque est une lame de cartilage qui se trouve entre les os, dans les articulations du genou, par exemple. Il sert à stabiliser les pressions du poids du corps et à amortir les chutes du genou. Il facilite aussi le glissement entre les os du fémur et du tibia en assurant la fonction de lubrification. Les ménisques aident également dans la protection du cartilage. Voilà pourquoi les sportifs portent une orthèse de genou pour éviter l’apparition de l’arthrose ou le ménisque interne.

Lorsqu’une personne est victime de lésions méniscales, elle ressent des douleurs et du blocage au niveau du genou. Des douleurs violentes entravent ses mouvements lorsqu’elle se redresse brusquement après avoir été accroupie pendant quelques minutes. Avec les gestes répétitifs au travail (position continuellement accroupie), les lésions dégénératives et les usures progressives des ménisques peuvent apparaître. Les salariés au-delà de la quarantaine sont les plus prédisposés à ce type d’affection. Les risques s’aggravent si leurs jambes présentent des anomalies de l’axe des jambes, s’ils souffrent d’arthrose du genou ou s’ils font un travail à position accroupie comme le carreleur. Cette affection apparaît souvent aussi chez les athlètes pratiquant le tennis, le football ou le ski.

Le premier syndrome indiquant cette affection peut être la douleur brutale ou le craquement du genou lorsqu’une personne se lève après avoir été accroupie. Ces sensations douloureuses peuvent s’accompagner d’un blocage et du gonflement du genou. Il est alors impossible pour la personne de poursuivre ses activités. Dans le cas de petits traumatismes répétés, le patient ressent des douleurs mécaniques progressives avec des signes de dérangement des articulations, de blocage de genou ou des épisodes d’épanchement irrégulier des articulations.

Lorsqu’un salarié qui travaille souvent dans une position agenouillée ressent de la douleur subite et violente au genou lorsqu’il se redresse après avoir été accroupi, il devra se rendre rapidement chez son médecin traitant. Ce dernier est le seul apte à diagnostiquer la cause de gêne et de la douleur. A cet effet, il peut faire un examen clinique et une radiographie de la partie endommagée. Cela permet de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une arthrose. Il est parfois nécessaire d’effectuer des examens complémentaires tels qu’un IRM (Imagerie à Résonance Magnétique) pour poser un diagnostic.

Le patient souffrant de cette affection doit d’abord prendre du repos et éviter d’appuyer sur la jambe endolorie. Le médecin peut aussi conseiller une immobilisation par attelle du genou. Si le patient continue de travailler, une aggravation de la lésion pourrait survenir. Pour atténuer les douleurs, le praticien peut également prescrire des médicaments anti-inflammatoires et du paracétamol. Si la lésion méniscale prend de l’ampleur, le patient pourrait développer une arthrose de genou. Cette pathologie provient de l’usure progressive des cartilages des articulations qui ne peuvent plus assumer leur fonction.

S’il s’agit d’un cas de lésion traumatique du ménisque ou d’une aggravation des lésions (blocage du genou), le médecin traitant peut prescrire une opération chirurgicale. Cette décision dépend de la douleur et la gêne ressenties par la personne, de la localisation de la lésion et de son caractère ainsi que l’existence d’autres affections qui risquent de déstabiliser le genou. En pratique, le médecin effectue toujours un traitement médicamenteux avant d’envisager une opération chirurgicale.

L’opération se fait par arthroscopie. Le patient devra toutefois commencer par faire une consultation auprès d’un médecin anesthésiste. Une phase de réadaptation est nécessaire après l’intervention chirurgicale. Enfin, concernant l’astuce permettant d’atténuer la douleur, le patient peut prendre quelques glaçons pour soulager l’inflammation de son genou gonflé. Il peut envelopper la glace dans un linge propre avant de la mettre sur son genou.