La mutuelle entreprise : les cas particuliers

La mise en place d’une mutuelle d’entreprise offre aux salariés une couverture santé à un tarif généralement plus attractif que s’ils souscrivaient une assurance individuelle. De plus, l’employeur peut prendre en charge tout ou partie des cotisations dues. En raison du caractère obligatoire de la souscription à une mutuelle, qui assure l’équité entre tous les salariés, la participation de l’employeur est exonérée de cotisations sociales dans la limite de certains plafonds. Les salariés sont ainsi assurés de bénéficier d’une mutuelle, quel que soit leur état de santé antérieur. Il est possible pour certains salariés de choisir de ne pas cotiser lorsqu’ils remplissent les critères du régime de la mutuelle santé.

Le contrat de mutuelle d’entreprise est obligatoire, sauf dans les cas suivants :

  • Pour le salarié qui est déjà couvert par une autre assurance collective ou qui possède déjà une mutuelle complémentaire individuelle. Cependant, la dispense d’adhésion prend fin automatiquement à l’échéance du contrat individuel au profit de la mutuelle d’entreprise. Cette règle s’applique également aux salariés en contrat à durée déterminée (CDD) ou en contrat de mission de moins d’un an, de plus d’un an, à temps très partiel, ou en apprentissage, sous certaines conditions.
  • Si, lors de la mise en place du dispositif par décision unilatérale de l’employeur avec participation financière du salarié, ce dernier choisit de ne pas y adhérer.

Le principe fondamental de la mutuelle obligatoire est que chaque salarié est tenu d’adhérer à la complémentaire santé collective de l’entreprise. Cependant, des cas de dispense sont prévus par la loi, et il est fréquent que la convention collective de l’entreprise précise ces modalités.

La complémentaire santé collective versus le contrat individuel

La complémentaire santé collective est souvent avantageuse par rapport à un contrat individuel, car elle propose des garanties plus favorables à des cotisations négociées collectivement. De plus, elles sont en partie financées par l’employeur et déduites du salaire imposable du salarié (à hauteur de 50 % minimum). De ce fait, la mutuelle d’entreprise prend en charge les dépenses de santé non seulement pour le salarié mais également pour sa famille, ce qui permet une réduction du budget mensuel.

Les garanties et les taux de remboursement de la mutuelle entreprise

Les garanties et les taux de remboursement peuvent varier selon les contrats, mais il est essentiel de s’assurer que la mutuelle d’entreprise couvre tout ou partie des soins de santé courants tels que la médecine générale, les consultations chez des spécialistes, les médicaments, les frais dentaires, l’optique et les frais d’hospitalisation. Certains contrats collectifs peuvent également prévoir des primes ou des indemnités liées à des événements particuliers de la vie, tels que la naissance d’un enfant, un accident ou un décès.

Les employeurs sont parfois confrontés à des doutes concernant l’obligation de proposer une mutuelle obligatoire aux conjoints ou aux ayants-droit de leurs salariés. De même, les salariés peuvent se demander s’ils peuvent étendre la couverture de leur mutuelle à leurs ayants-droit et si les garanties seront équivalentes. Voici quelques clarifications sur ces questions :

Obligation de proposer une mutuelle de santé complémentaire pour les salariés :

Les employeurs ont l’obligation de proposer une mutuelle de santé complémentaire à tous leurs salariés, mais cette obligation ne s’étend pas automatiquement aux ayants-droit (conjoints et enfants).

Possibilité de mettre en place une mutuelle “famille” :

Si l’employeur le souhaite, il peut décider de mettre en place une mutuelle “famille” et la rendre obligatoire pour les conjoints ou les ayants-droit des salariés.

Pas d’obligation de proposer l’affiliation aux ayants-droit :

L’entreprise n’est en aucun cas tenue de proposer l’affiliation à sa mutuelle aux enfants ou aux conjoints de ses salariés, sauf si elle décide de mettre en place une mutuelle “famille” obligatoire.

Obligation d’adhésion étendue aux ayants-droit :

Si l’entreprise met en place un contrat collectif à adhésion obligatoire, cette obligation peut être étendue aux ayants-droit.

Options possibles pour l’entreprise :

L’entreprise peut choisir de proposer l’adhésion facultative des conjoints à la mutuelle obligatoire des salariés, ou bien de ne rien faire et de ne pas étendre la couverture aux conjoints de salariés.

Demande de résiliation ou de rattachement à la mutuelle du conjoint :

Si la “mutuelle de famille” est obligatoire, il est possible de demander la résiliation de la mutuelle obligatoire du conjoint ou inversement, de faire une demande de rattachement à la mutuelle du conjoint.

Demandes de dispense pour les conjoints :

Les conjoints des salariés, soumis à l’obligation d’affiliation aux conjoints, doivent justifier des cas de dispense autorisés, dispensés de plein droit ou simples, comme s’ils devaient s’affilier en tant qu’assurés à part entière.

Il est important pour les employeurs et les salariés de se renseigner sur les dispositions spécifiques de leur contrat collectif et de leur convention collective concernant la couverture des ayants-droit pour éviter toute confusion et garantir une couverture adéquate pour tous les membres de la famille.

Les avantages de l’extension de la couverture par une mutuelle familiale sont nombreux, car elle permet de couvrir les membres de la famille qui ne seraient pas autrement assurés. Cette solution est souvent moins coûteuse qu’une mutuelle individuelle. Lorsque les deux conjoints sont couverts par des mutuelles obligatoires distinctes, les enfants peuvent être affiliés à l’une ou l’autre mutuelle, voire aux deux, ce qui présente certains avantages. Deux critères importants à prendre en compte sont l’étendue des garanties offertes et le montant des cotisations. Il est essentiel d’évaluer le montant des cotisations en fonction du niveau de prise en charge par l’employeur, qui peut différer entre les entreprises des conjoints.

Cependant, il existe certaines limites à prendre en considération. Par exemple, il peut y avoir un risque de double affiliation, selon le régime de mutuelle de chaque conjoint, ce qui peut entraîner des complications administratives. De plus, des différences de niveau de garanties et de panier de soins entre les titulaires et les ayants-droit sont possibles.

Pour trouver la meilleure offre de mutuelle familiale, il est recommandé de recourir à un comparateur mutuelle familiale. Cela permet de comparer les différentes offres disponibles sur le marché et de choisir celle qui correspond le mieux aux besoins de la famille.

Une précision importante concerne les limites du point de vue de l’employeur. Si l’affiliation des conjoints à la mutuelle collective de l’entreprise n’est que facultative, l’exonération de charges sociales dont bénéficie l’employeur sera limitée à la seule cotisation due par son salarié. Cela signifie que l’employeur ne pourra pas bénéficier de l’exonération de charges sociales pour la part de cotisation payée par les ayants-droit.

Quels que soient la situation personnelle et le contrat de travail, les salariés qui étaient déjà employés au sein de l’entreprise au moment de l’adhésion à la mutuelle disposent de certaines prérogatives. Ils sont libres de refuser le bénéfice de cette complémentaire santé, mais sous deux conditions : la mutuelle doit avoir été mise en place par décision unilatérale de l’employeur et l’adhésion doit entraîner une ponction sur le salaire du client. Vous pouvez également refuser si vous êtes déjà souscrit une mutuelle facultative à titre individuel, pour vous et votre famille, ou encore si vous exercez plusieurs emplois et bénéficiez d’une autre mutuelle obligatoire plus avantageuse dans une autre entreprise.

L’une des situations pour lesquelles vous pouvez être dispensé de souscrire à la couverture santé collective de votre entreprise est que vous êtes déjà bénéficiaire de la mutuelle santé solidaire. Il vous faudra alors signifier par lettre à votre employeur que vous refusez la complémentaire santé “obligatoire” en justifiant que votre dispense est recevable. Les travailleurs saisonniers et les salariés en CDD ont la possibilité d’opter pour la mutuelle d’entreprise ou pas.

Au moment de la mise en œuvre d’un engagement collectif qui comprend des assurances de prévoyance santé, le gérant a le droit d’envisager le choix de la non-intégration de la famille des travailleurs comme bénéficiaires si ces derniers bénéficient déjà d’une couverture de manière inéluctable par le biais de l’assurance de leur conjoint. En effet, le travailleur est incité à confirmer annuellement au sein de sa société une couverture obligatoire dont lui-même et sa famille bénéficieront. Ceci concerne également les couples qui travaillent dans la même société. Les salariés bénéficiant d’une mutuelle santé préalablement à leur engagement peuvent ne pas souscrire à la mutuelle d’entreprise avant la fin de leur engagement. Toutefois, ils sont tenus de le faire à l’échéance de celui-ci.

Un travailleur qui bénéficie déjà d’un remboursement de prévoyance obligatoire au sein d’une autre fonction a le droit de ne pas cotiser à la mutuelle de son entreprise, à condition qu’il puisse justifier annuellement de la couverture obligatoire dont il bénéficie ailleurs. Si la durée du contrat de travail des travailleurs en CDD et des salariés temporaires n’excède pas 12 mois, ces derniers ont le droit de ne pas cotiser au régime obligatoire de prévoyance. En revanche, si cette durée est supérieure à un an, les travailleurs qui bénéficient déjà d’une couverture obligatoire ont le droit de ne pas y adhérer.

L’ensemble des garanties de prévoyance est visé par l’article 2 de la loi Evin. L’assureur doit garantir tous les états pathologiques antérieurs, connus ou non, qui révèlent un problème de l’état de santé du salarié. Ainsi, l’employeur a le droit d’aménager des accords médicaux pour évaluer le risque qu’il prend afin de fixer un montant unique pour l’ensemble du groupe, mais tous les choix médicaux lui sont interdits.

Selon l’article 3 de la loi Evin, une fausse déclaration entraîne des sanctions pour une entreprise ayant accepté l’inscription d’un travailleur. L’entreprise doit ainsi assurer les suites d’états pathologiques survenus avant l’adhésion du travailleur. Cependant, la loi permet au patron de ne pas s’engager à l’assurance des antécédents à condition que la ou les maladies soient déclarées dans le certificat d’adhésion au titre des exclusions antérieurement à l’inscription ou à l’intégration de l’assuré à un engagement collectif, que l’assureur est tenu de prendre en charge.

Exemple : La séropositivité étant un état pathologique pouvant être assuré par un contrat, contrairement au sida qui est une maladie et ne pourra pas être assurée par le contrat.