Le fonctionnement d’une mutuelle collective

Selon les textes en vigueur, une mutuelle collective est basée sur un système solidaire qui propose les mêmes garanties à tous les salariés de la même catégorie socio-professionnelle d’une entreprise. Le principal atout d’une mutuelle collective est le prix concurrentiel. Commençons par rappeler l’utilité d’une mutuelle collective avant de décortiquer le fonctionnement administratif et contractuel, puis les avantages qui en découlent.

Une mutuelle, aussi appelée complémentaire santé, est un organisme à but non lucratif. Elle est encadrée par le Code des associations mutualistes. Sa principale mission est d’offrir à ses adhérents des remboursements pour les frais de santé, partiellement ou totalement, non couverts par la Sécurité Sociale. Dans un contexte où la Sécurité Sociale ne prend pas en charge l’ensemble des dépenses de santé, souscrire à une mutuelle est essentiel pour bénéficier d’une couverture santé optimale.

Pour adhérer à une mutuelle, plusieurs options s’offrent aux individus : souscription en ligne, par téléphone, par courrier, ou directement en agence. Pour dénicher la mutuelle la plus adaptée à ses besoins, l’utilisation d’un comparateur en ligne est recommandée. Toutefois, avant cette étape, il est crucial de bien cerner ses besoins en matière de santé pour obtenir des offres correspondant à sa situation personnelle.

Les bénéficiaires de la Sécurité Sociale possèdent une carte vitale, qui regroupe l’ensemble des informations les concernant, essentielles pour le remboursement de leurs frais de santé.

De leur côté, les mutuelles fournissent une carte d’adhérent contenant les détails relatifs au contrat souscrit. Grâce à cette carte, l’adhérent peut aisément comprendre le mécanisme de remboursement de sa mutuelle, notamment les taux appliqués, qui peuvent différer selon les formules choisies.

En général, ces taux oscillent entre 100% du tarif de base de la Sécurité Sociale (BRSS) et peuvent aller jusqu’à 300% ou plus, en fonction des prestations couvertes. Dans certains cas, notamment si la mutuelle est connectée au système de télétransmission NOEMIE, les remboursements sont directement versés sur le compte bancaire de l’adhérent. Ce virement intervient après que la Sécurité Sociale ait effectué son propre remboursement et que l’ensemble des justificatifs ont été transmis et validés pour le calcul final.

Une mutuelle collective, souvent désignée sous le terme de mutuelle d’entreprise, est une assurance santé mise en place au sein d’une entreprise pour ses salariés. Cette disposition découle de la Loi n° 2013-504 du 14 Juin 2013 relative à la Sécurisation de l’Emploi. Selon cette loi, les employeurs du secteur privé sont tenus de proposer un contrat de mutuelle santé collectif et responsable à l’ensemble de leurs salariés. La mise en œuvre effective de cette obligation a été fixée au 1er Janvier 2016.

La mutuelle société obligatoire vise non seulement à protéger les salariés mais également les dirigeants de l’entreprise. Selon les entreprises, les garanties peuvent varier en fonction des catégories socio-professionnelles (cadres ou non-cadres) et peuvent aussi s’étendre à la couverture des ayants droit des salariés.

Il est impératif pour les entreprises de souscrire ce qu’on appelle un « contrat responsable et solidaire ». Ce contrat doit satisfaire à des exigences minimales en termes de prestations et de taux de remboursement, conformément à ce qu’on appelle un « panier de soins minimum », comme défini par l’article D.911-1 du Code de la Sécurité Sociale.

Il est à noter qu’avec la réforme 100% Santé, certains soins dans les domaines optique, dentaire et auditif bénéficient de meilleurs remboursements. Ainsi, plusieurs dispositifs sont désormais accessibles sans reste à charge pour les patients.

Le fonctionnement administratif d’une mutuelle collective débute avec sa mise en œuvre, soit à l’échelle de l’entreprise ou d’une branche professionnelle. La mise en place peut résulter d’une décision unilatérale de l’employeur, d’un accord entre les partenaires sociaux ou d’un référendum auprès des salariés. Une fois la mutuelle choisie, s’ensuivent les étapes de négociation, souscription et suivi. Les salariés complètent une fiche d’adhésion et reçoivent en retour une attestation d’affiliation. Il est essentiel pour les salariés de s’acquitter de leurs cotisations, dont la moitié est généralement prise en charge par l’employeur.

Si un salarié affilié à la mutuelle d’entreprise obligatoire quitte son poste, il peut, sous conditions, conserver ses droits. Cette conservation, appelée portabilité du contrat, est possible si la fin du contrat n’est pas due à une faute lourde et si le salarié bénéficie de l’assurance chômage. La portabilité est plafonnée à 12 mois, sans participation financière de l’ex-salarié. Passé ce délai, l’adhésion peut être maintenue à titre individuel, mais les cotisations seront intégralement à la charge de l’ex-salarié.

Il existe plusieurs situations où un salarié peut souhaiter résilier son adhésion à la mutuelle collective, notamment en cas de fin de contrat, de démission, de licenciement, ou lors d’un départ à l’étranger. Une autre raison pourrait être une affiliation à la mutuelle d’entreprise du conjoint, en particulier si cette dernière a été souscrite en premier. La résiliation se formalise par l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception, accompagnée des justificatifs nécessaires, dans les 3 mois suivant le changement de situation.

Il est important de souligner que la mutuelle collective n’est pas imposée aux salariés qui bénéficient d’aides telles que la Complémentaire Santé Solidaire (CSS).

Conformément à la loi de sécurisation de l’emploi, une couverture minimale doit être assurée à tous les salariés. Depuis le 1er Janvier 2016, l’article L-911-7 du Code de la Sécurité Sociale impose que tout salarié bénéficie de la complémentaire santé de l’entreprise où il travaille.

La mutuelle d’entreprise a pour mission principale de compléter les remboursements de la Sécurité Sociale en remboursant, totalement ou partiellement, les frais de santé qui restent à la charge du salarié.

Voici les principales caractéristiques contractuelles d’une mutuelle d’entreprise :

  • L’employeur doit prendre en charge, au minimum, 50% des cotisations des salariés.
  • Les critères du contrat responsable doivent être respectés.
  • La mutuelle collective doit couvrir tous les salariés, avec la possibilité de différencier selon les catégories socio-professionnelles.
  • Les ayants droit des salariés peuvent également être couverts par la mutuelle collective.
  • Malgré le caractère obligatoire de la mutuelle d’entreprise, des cas de dispense sont prévus par la loi.

En ce qui concerne les garanties offertes par ces contrats :

  • La couverture du ticket modérateur ou le reste à charge du salarié ainsi que le forfait journalier hospitalier sont pris en charge de manière illimitée.
  • Dans le cadre de la réforme 100% Santé :
  • Les prothèses dentaires sont remboursées à hauteur de 125%.
  • Les frais optiques sont remboursés sur la base de forfaits tous les 2 ans ou tous les ans, selon le cas. Ces forfaits sont de 100€ ou, selon la correction, de 150€ à 200€.

La mise en place d’une mutuelle d’entreprise offre de nombreux avantages, tant pour le salarié que pour l’employeur :

Avantages pour le salarié :
  • Aspect financier : Au minimum, 50% des cotisations sont prises en charge par l’employeur, allégeant ainsi la charge pour le salarié.
  • Couverture santé : Elle assure un accès aux soins pour le salarié et ses ayants droit.
  • Avantage fiscal : Les cotisations salariales pour la mutuelle d’entreprise sont déductibles du revenu imposable. Cette déduction est limitée à 5% du PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale) augmenté de 2% du salaire brut annuel, le tout ne devant pas excéder 2% de 8 PASS. Notons que plus la participation de l’employeur est élevée, plus cela peut avoir un impact sur le revenu imposable du salarié.
Avantages pour l’employeur :
  • Exonération de charges sociales : L’employeur peut bénéficier d’une exonération dans la limite de 6% du plafond annuel de la sécurité sociale, plus 1,5% du salaire annuel brut. Toutefois, le total de cette exonération ne doit pas dépasser 12% du PASS.
  • Forfait social : Si l’entreprise compte plus de onze salariés, un forfait social de 8% est appliqué à la charge de l’employeur.

En outre, il est à noter que le salarié est redevable de la CSG à hauteur de 9,2% et de la CRDS à 0,5% sur ses cotisations.

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