Mutuelle obligatoire et garanties minimales

Depuis la loi de sécurisation de l’emploi de 2013, il est requis pour toutes les entreprises du secteur privé en France de proposer une complémentaire santé collective à leurs salariés. Ce dispositif, également connu sous le nom de “mutuelle entreprise obligatoire”, doit être financé au moins à hauteur de 50% par l’employeur, le reste étant à la charge du salarié.

Le contrat souscrit doit impérativement satisfaire aux critères établis par l’Accord National Interprofessionnel (ANI), en offrant un panier de soins qui constitue le niveau minimum de garanties, tel que des prises en charge sur les soins courants, l’hospitalisation, l’optique et le dentaire. Cela permet de s’assurer que tous les salariés aient accès à une couverture de base pour leurs dépenses de santé.

Ce dispositif présente des avantages tant pour l’employé que pour l’employeur, tels que l’amélioration de la protection sociale des salariés, un avantage fiscal pour l’entreprise, et potentiellement, un outil de fidélisation des salariés.

Le choix de la mutuelle obligatoire par l’employeur doit se faire en tenant compte des besoins spécifiques de ses employés ainsi que des spécificités de son entreprise, tout en respectant le cadre légal et les recommandations de la branche professionnelle à laquelle l’entreprise appartient.

Cette loi concerne d’abord toutes les entreprises privées, indépendamment de leur taille ou de leur forme juridique. Les employeurs sont obligés de proposer une complémentaire santé de groupe répondant aux critères de responsabilité et de collectivité, sous peine de sanctions et de la perte d’avantages fiscaux et sociaux.

Tous les employés, y compris les cadres et les dirigeants, ainsi que les nouveaux embauchés, doivent être affiliés à cette mutuelle entreprise. Cependant, la loi reconnaît certaines exceptions où l’adhésion à cette couverture santé obligatoire n’est pas requise. De plus, elle autorise la mise en œuvre de garanties différentes adaptées à chaque catégorie professionnelle.

Les garanties minimales de cette mutuelle pour les salariés, conformément à l’article D.911-1 du Code de la Sécurité sociale, sont les suivantes :

  • La mutuelle doit couvrir la totalité du ticket modérateur pour les consultations, actes et services remboursables par l’Assurance maladie, à l’exception des traitements homéopathiques, cures thermales et certains médicaments.
  • Elle doit rembourser le forfait journalier hospitalier de 20 euros dans les hôpitaux ou cliniques conventionnés et de 15 euros dans les établissements psychiatriques.
  • La couverture s’étend aux prothèses dentaires et à l’orthodontie, remboursées à hauteur de 125% de la base de remboursement de la Sécurité sociale.
  • Pour l’optique, elle assure une prise en charge fixée à 100 euros pour une correction simple et entre 150 et 200 euros pour une correction complexe, renouvelable tous les deux ans. Pour les enfants, le remboursement est annuel en cas de changement de la vue.

Il est important de noter que ce panier de soins minimum est sujet à évolution, notamment pour les postes d’optique et de frais dentaires, avec des ajustements prévus pour l’année à venir.

La mise en place d’une mutuelle d’entreprise apporte plusieurs bénéfices tant pour l’entreprise que pour les salariés. Conformément à la législation, l’entreprise est tenue de contribuer au moins à hauteur de 50 % à la cotisation de cette mutuelle pour ses salariés.

En cas de perte d’emploi, sauf en cas de faute grave, les salariés ont le droit à la portabilité de la mutuelle pour une durée pouvant aller jusqu’à 12 mois après leur départ de l’entreprise, leur permettant de conserver leur couverture santé sans coût supplémentaire.

L’employeur, en respectant les obligations de couverture minimale et les cas de dispense d’affiliation, peut prétendre à des avantages fiscaux et sociaux. L’adoption d’une mutuelle obligatoire contribue également à l’image sociale de l’entreprise et à la fidélisation de ses salariés.

Pour les salariés, rejoindre une mutuelle collective leur offre une protection santé de qualité à un prix plus avantageux que s’ils devaient souscrire une assurance santé individuelle. Les cotisations ne varient pas en fonction de l’état de santé ou de l’âge de l’assuré, et la couverture peut s’étendre au conjoint et aux ayants droit sous certaines conditions.

Comme mentionné précédemment, en cas de rupture de contrat de travail qui n’est pas liée à une faute grave, les salariés bénéficient du maintien de leur mutuelle d’entreprise pendant une période pouvant aller jusqu’à 12 mois, ce qui constitue une sécurité non négligeable durant leur période de transition professionnelle.

L’employeur a la possibilité de choisir la mutuelle d’entreprise qui correspond au mieux aux besoins spécifiques de ses salariés. Bien que la décision finale puisse être prise par l’employeur, notamment dans le cadre d’une Décision Unilatérale de l’Employeur (DUE), il est recommandé de consulter les représentants du personnel dans le processus de sélection.

Les offres d’assurance groupe varient considérablement entre les prestataires et doivent être choisies en fonction des besoins actuels et futurs de l’entreprise. Pour les petites entreprises, une prime fixe peut être une option judicieuse pour simplifier la gestion des cotisations en cas d’embauche de nouveaux salariés, contrairement aux primes variables basées sur l’âge ou la fonction.

Étant donné la diversité des contrats de mutuelle d’entreprise disponibles, la comparaison des garanties peut s’avérer complexe. Néanmoins, l’employeur doit s’assurer que les garanties offertes respectent le panier de soins minimal requis par la loi ANI, qui instaure un cadre de couverture solidaire et responsable. Ce panier inclut des critères de base, tels que :

  • Une prise en charge totale du ticket modérateur pour les consultations et prestations remboursables par l’Assurance Maladie, à l’exception de certains cas spécifiques.
  • Le remboursement du forfait journalier hospitalier sans limitation de durée.
  • Une couverture minimale pour les soins dentaires, les prothèses auditives et l’optique.

Il est important que l’employeur vérifie si les conventions collectives ou accords de branche imposent des garanties supplémentaires ou plus spécifiques afin de rester en conformité avec les exigences sectorielles.