Ce qu’il faut savoir sur la mutuelle entreprise obligatoire

La mutuelle d’entreprise obligatoire est une couverture santé complémentaire que tous les employeurs du secteur privé doivent proposer à leurs salariés. Elle vient en complément de la couverture de base assurée par la Sécurité Sociale. Cette introduction abordera qui peut bénéficier de la mutuelle d’entreprise obligatoire, quelle est la participation patronale et quels sont les cas où l’adhésion à cette mutuelle peut être dispensée.

La mutuelle d’entreprise obligatoire bénéficie non seulement au salarié, mais aussi aux individus rattachés à ce dernier, généralement appelés les ayants droit. Les ayants droit peuvent être des membres de la famille de l’assuré ou des personnes à charge de l’assuré, qui peuvent alors bénéficier des droits et des prestations sociales de la mutuelle.

Ayants droit:
  • Conjoint ou personne liée par un PACS
  • Concubin
  • Enfants légitimes, naturels ou adoptés
  • Ascendants, descendants, alliés et collatéraux dans certaines conditions

Les formalités prouvant le lien de parenté ou de vie commune doivent être correctement remplies. Si une personne sans lien de parenté vit avec l’assuré sous le même toit depuis plus de 12 mois et est à sa charge, elle peut également jouir des avantages de la mutuelle entreprise obligatoire de l’assuré.

Droits particuliers pour les enfants :
  • Jusqu’à 21 ans pour tous les enfants
  • Jusqu’à 26 ans pour les étudiants et/ou si à la charge de l’assuré
  • Sans limite d’âge pour les enfants en situation de handicap

On distingue généralement deux catégories d’ayants droit :

  • Les ayants droit dépendants : Ils ne possèdent pas encore leur propre carte Vitale et sont liés à l’assuré social.
  • Les ayants droit autonomes : Ils disposent d’une carte Vitale indépendante et peuvent recevoir directement leurs propres remboursements pour des actes médicaux, en complément des remboursements effectués par l’Assurance Maladie.

Depuis le 1er Janvier 2016, il est obligatoire pour tous les employeurs du secteur privé de proposer à leurs salariés une mutuelle d’entreprise. L’employeur doit contribuer au minimum à 50% de l’ensemble de la cotisation, mais il peut choisir de financer une part plus importante.

L’employeur peut également choisir de proposer une participation complémentaire pour les ayants-droits des salariés. De plus, il a la possibilité d’opter pour un taux de financement variable en fonction des catégories socio-professionnelles des salariés.

Le choix de la mutuelle obligatoire entreprise dépend des moyens financiers de l’employeur et détermine sa marge de manoeuvre. Ce choix doit être réfléchi et basé sur un calcul coût-avantages, prenant en compte la charge relative à sa part de financement et les avantages fiscaux potentiels. Une consultation avec les salariés est conseillée pour analyser les avantages et inconvénients potentiels.

Impôts et avantages fiscaux de la mutuelle d’entreprise

Le salarié adhérent à la mutuelle d’entreprise obligatoire bénéficie d’une complémentaire santé. La part des frais de soins non prise en charge par la Sécurité Sociale, le « Ticket Modérateur », est ainsi remboursée. Les dépassements d’honoraires sont également couverts, offrant une meilleure prise en charge des soins, notamment dentaires, pour le salarié et ses ayants droit.

La mutuelle obligatoire offre généralement plus d’avantages que la mutuelle individuelle, en négociant des couvertures collectives dans le cadre d’accords de branche. De plus, l’employeur gère toutes les procédures, réduisant ainsi les démarches et les frais pour le salarié. Même si la part de cotisation de l’employeur est imposable, la mutuelle d’entreprise reste avantageuse pour ce dernier, le fisc considérant cette contribution comme un avantage monétaire.

Pour rappel, l’employeur contribue à hauteur de 50% minimum à la complémentaire santé obligatoire de l’employé, une participation exonérée de charges sociales. Celle-ci constitue un avantage notable, bien qu’elle soit limitée à 6% du PASS + 2% de la rémunération annuelle brute. Elle est considérée comme des charges déductibles du bénéfice imposable de l’employeur.

Pour les salariés, cette contribution employeur est considérée comme un avantage en nature, modifiant ainsi leur quotient familial. En d’autres termes, la contribution de l’employeur est réintégrée au revenu imposable des salariés. Cependant, les cotisations salariales versées dans le cadre de la mutuelle d’entreprise obligatoire sont déductibles du revenu imposable du salarié, avec un plafond fixé à 5% du PASS + 2% de la rémunération annuelle brute et une limite maximale annuelle de 6 276,48€.

Bien que la mutuelle d’entreprise obligatoire offre plusieurs avantages, certains salariés peuvent choisir de la refuser, privilégiant d’autres alternatives. Les employeurs du secteur privé sont néanmoins tenus par la loi de proposer une mutuelle d’entreprise à tous les salariés. La législation prévoit aussi certains cas de dispense d’adhésion. L’acte régissant les garanties collectives de l’entreprise doit lister ces cas de dispense.

Des cas de dispense facultatifs peuvent être stipulés dans l’acte de droit du travail, laissant aux employeurs, ou aux partenaires sociaux dans le cadre d’un accord collectif, le choix de les intégrer ou non. Il est à noter que ces dispenses facultatives peuvent être ajoutées ultérieurement si elles étaient omises lors de la rédaction de l’acte initial, pour réguler les garanties frais de santé dans l’entreprise.

Plusieurs cas de dispense de droit peuvent permettre à un salarié de refuser l’adhésion à la mutuelle d’entreprise. Ceux-ci incluent :

  • Le régime mis en place par décision unilatérale de l’employeur.
  • La situation contractuelle du salarié (CDD) dont la durée de couverture santé est inférieure à 3 mois.
  • L’existence d’un autre contrat de mutuelle santé ou d’un dispositif d’aide à la complémentaire santé, comme la Complémentaire Santé Solidaire.

Si le régime a été mis en place par décision unilatérale de l’employeur après le recrutement du salarié, celui-ci a le droit de refuser l’adhésion à la complémentaire Santé collective et ce refus s’impose à l’employeur. Néanmoins, le salarié peut choisir d’adhérer ultérieurement à la mutuelle d’entreprise collective.

Un salarié en CDD de moins de 3 mois ou en contrat de mission peut également refuser l’adhésion à la mutuelle d’entreprise obligatoire s’il est déjà couvert par une mutuelle santé responsable.

Enfin, le salarié qui bénéficie déjà de la Complémentaire Santé Solidaire ou d’une autre mutuelle Santé individuelle au moment de son embauche peut refuser d’adhérer à la mutuelle d’entreprise obligatoire. Cependant, cette dispense cesse si le salarié perd ses droits à la Complémentaire Santé Solidaire ou atteint le premier anniversaire de son contrat de travail avec l’entreprise.

Ainsi, les employeurs doivent être attentifs à ces cas de dispense de droit et s’assurer que les salariés concernés sont bien informés de leurs droits et obligations en matière de mutuelle d’entreprise.

Les dispenses facultatives, contrairement aux dispenses de droit, sont déterminées par l’employeur lors de la rédaction de l’acte régissant les garanties collectives. Pour être effectives, ces dispenses doivent être explicitement stipulées dans cet acte. Les situations suivantes peuvent, par exemple, être envisagées pour une dispense facultative :

  • Salariés embauchés avant l’instauration du régime par décision unilatérale de l’employeur, particulièrement lorsque l’employeur prend en charge la totalité des cotisations santé.
  • Salariés en CDD de plus de 12 mois ou apprentis qui ont déjà une mutuelle individuelle.
  • Salariés en CDD ou avec un contrat saisonnier de moins de 12 mois qui ne sont pas couverts par une mutuelle individuelle.
  • Salariés travaillant à temps partiel pour lesquels la cotisation serait supérieure ou égale à 10% de leur rémunération brute.

Dans ces cas, les salariés peuvent opter pour la dispense d’adhésion à la mutuelle d’entreprise, à condition que cela soit clairement stipulé dans l’acte de l’entreprise. Les employeurs et les représentants des salariés doivent travailler en collaboration pour définir et communiquer clairement les conditions de ces dispenses facultatives.

La mise en place de la mutuelle obligatoire ou collective découle de la loi sur la sécurisation de l’emploi, votée par l’Assemblée nationale. Désormais, toutes les entités, qu’il s’agisse de PME, d’experts-comptables, ou d’avocats, sont contraintes de proposer une complémentaire santé à leurs employés. La compagnie d’assurance choisie est alors responsable de couvrir les frais non remboursés par la Sécurité sociale, à l’instar de tout autre type de complémentaire santé.

Une Structure Simplifiée

Si les négociations échouent, chaque entreprise concernée doit alors offrir un panier de soins minimal. Cela concerne uniquement les salariés, les ayants droit n’étant pas inclus. Les employés, par conséquent, doivent rechercher une couverture complémentaire pour pallier les insuffisances de la mutuelle d’entreprise. Ainsi, ils ont la possibilité d’inscrire leurs conjoints et enfants auprès d’un organisme différent. Bien que ce modèle soit relativement simple, son fonctionnement est souvent méconnu des partenaires sociaux. Il est crucial de comprendre que cette structure vise à soutenir de nombreuses familles.

Contenu du Panier de Soins

Le législateur impose un panier de soins comprenant :

  • Un remboursement intégral de la base de remboursement de la sécurité sociale, couvrant les frais de consultations, d’examens, de médicaments, et le forfait journalier hospitalier.
  • Le remboursement des prothèses dentaires et un forfait optique annuel, conformément à la mesure « reste à charge zéro ».
  • Le remboursement des prothèses auditives, selon un forfait annuel, également en accord avec la mesure « reste à charge zéro ».

Ces garanties sont largement comparables à celles offertes par une mutuelle individuelle, garantissant une couverture essentielle et évitant des frais supplémentaires importants pour les salariés.

Les entreprises et salariés doivent se familiariser avec les caractéristiques de la mutuelle obligatoire pour naviguer efficacement dans le paysage des complémentaires santé et pour s’assurer que les droits et les besoins de chaque partie sont respectés et satisfaits.