Mutuelle entreprise : les maladies professionnelles dues a l’hyperbarie 

Certaines maladies contractées en service bénéficient d’une prise en charge de l’Assurance maladie. Il faut toutefois qu’elles répondent aux critères descriptifs de risque et de symptômes dans la série de tableaux de maladies professionnelles du Régime général. L’hypoacousie, dans le cas de l’atteinte auditive due au bruit, fait partie des pathologies indemnisables. Tour d’horizon sur les conditions de remboursement de ce trouble auditif ainsi que les mesures préventives.

La médecine hyperbare, également connue sous le nom d’oxygénothérapie hyperbare, utilise de l’oxygène à des pressions supérieures à la pression atmosphérique normale. Pour cela, une chambre hyperbare est nécessaire. Cette chambre peut être constituée de parois rigides ou flexibles, selon le modèle, et comprend un dispositif de distribution d’oxygène à une concentration élevée. Les séances sont généralement supervisées par un professionnel spécialisé, souvent appelé médecin hyperbariste, qui surveille le patient.

Initialement, l’oxygénothérapie hyperbare était principalement utilisée pour le traitement des accidents de décompression, de certaines formes de gangrène comme la gangrène gazeuse, et de l’intoxication au monoxyde de carbone. Des recherches plus récentes suggèrent que la méthode pourrait être efficace dans le traitement d’autres conditions, telles que la paralysie cérébrale et la sclérose en plaques, bien que des preuves supplémentaires soient nécessaires. L’oxygénothérapie hyperbare est également utilisée pour favoriser la cicatrisation des plaies chez les diabétiques, réparer les tissus irradiés, et stimuler les défenses immunitaires.

Une séance d’oxygénothérapie hyperbare dure généralement environ 90 minutes. Durant cette période, le patient respire de l’oxygène pur dans un caisson hyperbare où la pression est augmentée à un niveau équivalant à une profondeur de 15 mètres sous l’eau. Cette procédure peut être bénéfique pour la cicatrisation des plaies, notamment chez les personnes atteintes de diabète. La surveillance par un médecin hyperbariste ou par un infirmier spécialisé en médecine hyperbare est essentielle durant la séance.

L’un des objectifs de la médecine hyperbare est de renforcer l’efficacité des antibiotiques et de stimuler le système immunitaire. Pour les chirurgiens, elle peut être une aide précieuse en cas d’infections osseuses. Il est également à noter que certains navigateurs solitaires sont formés à utiliser des dispositifs hyperbares en cas d’urgence en pleine mer.

Selon les statistiques, plus de 4 millions de personnes en France souffrent de problèmes auditifs. L’hypoacousie est une réduction de l’acuité auditive qui peut varier en termes de gravité et de durée. Elle peut survenir à tout âge et affecter une ou les deux oreilles. Cette perte d’audition peut être temporaire ou évoluer vers une surdité permanente.

Les causes de l’hypoacousie sont multiples. Elle peut être liée au vieillissement, en particulier chez les personnes de plus de 65 ans. Des facteurs traumatiques, comme une exposition à une détonation bruyante ou un changement brusque de pression lors d’une plongée sous-marine, peuvent également en être la cause. Des infections de l’oreille interne comme l’otite, des conditions comme l’otospongiose, la présence d’un corps étranger, ou même une tumeur bénigne dans le conduit auditif peuvent aussi provoquer une perte d’audition. En outre, des facteurs comme l’intoxication par certaines substances ou des malformations congénitales des organes auditifs peuvent également être à l’origine de cette pathologie.

Les travailleurs exposés à des risques physiques au travail, notamment les nuisances sonores, peuvent bénéficier d’une prise en charge par l’Assurance maladie si leur affection correspond aux critères de maladies professionnelles. Ces pathologies sont souvent dues à des gestes répétitifs, des postures au travail, des intoxications ou encore des infections. L’hypoacousie provoquée par l’exposition à un niveau sonore élevé fait partie des maladies prises en charge par le Régime général. Les conditions spécifiques de ce remboursement sont répertoriées dans le tableau numéro 42 du Régime général (RG).

La liste des métiers et travaux pouvant bénéficier de cette prise en charge est longue. Elle concerne notamment :

  • Les travailleurs dans la métallurgie, exposés à des bruits intenses tels que l’estampage, l’emboutissage, le laminage, et le rivetage.
  • Les opérateurs de machines perforatrices pneumatiques,
  • Les travailleurs en verrerie à proximité des fours,
  • Les tisseurs et les personnes utilisant des machines à filer comme les moulineuses, les bobineuses, etc.
  • Les travailleurs dans les domaines de la propulsion, des réacteurs, et des moteurs thermiques,
  • Les employés qui manipulent ou détruisent des munitions ou des explosifs,
  • Les travailleurs impliqués dans l’usinage des matières plastiques et de caoutchouc,
  • Les employés dans les industries graphiques, spécifiquement sur les rotatives,
  • Les fabricants du papier et du carton,
  • Les travailleurs employant du matériel vibrant pour élaborer des produits en béton,
  • Les opérateurs d’engins de chantier comme les pelles mécaniques et les bouteurs,
  • Les travailleurs dans l’industrie agroalimentaire impliqués dans l’abattage et le plumage des volailles,
  • Les employés qui mesurent ou réparent les dispositifs de niveaux sonores.

Le remboursement du traitement de l’hypoacousie est en général d’une durée d’un an, à condition d’avoir été exposé au risque pendant au moins cette période. Pour certains métiers spécifiques, cette durée d’exposition minimale est réduite à 30 jours.

La maladie est diagnostiquée comme une “hypoacousie de perception par lésion cochléaire”, avec ou sans acouphènes. Elle est généralement caractérisée par une perte auditive affectant les fréquences élevées. Le diagnostic est confirmé par une audiométrie tonale et vocale, effectuée après un minimum de trois jours sans exposition au bruit nuisible.

Il est à noter que le Régime agricole prend également en charge la surdité due au bruit, selon les conditions du tableau numéro 46 RA.

Remarque : Bien que la plupart des métiers à risque soient couverts par le Régime général et le Régime agricole, il peut être judicieux de souscrire à une mutuelle santé complémentaire pour un remboursement plus complet des frais médicaux, notamment en ce qui concerne les prothèses auditives.

Le patient atteint d’hypoacousie n’est souvent pas conscient de son état, et c’est généralement son entourage qui prend les premières mesures, comme monter le volume de la télévision ou parler plus fort. Les symptômes peuvent inclure des bruits tels que des bourdonnements ou des acouphènes, des sifflements, ou même une sensation de sons étouffés dans l’oreille. Souvent, le patient demande également à ce qu’on lui répète ce qui a été dit.

Après un diagnostic qui peut comprendre un bilan audiométrique plutôt qu’acoumétrique, et des tests tels que l’examen au diapason, l’épreuve de Weber, ou une audiométrie complète, le médecin pourra déterminer le type et la gravité de la perte auditive.

Le traitement de l’hypoacousie dépend de sa cause et de sa gravité. Des options thérapeutiques peuvent inclure des médicaments tels que des antibiotiques ou des anti-inflammatoires, et dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire, notamment en présence d’un choléstéatome. Si la perte auditive ne s’améliore pas ou s’aggrave malgré ces traitements, l’utilisation de prothèses auditives peut être recommandée.