Mutuelle entreprise : les maladies professionnelles dues au bioxyde de manganèse

Certaines maladies induites par une intoxication à certaines substances chimiques disséminées sur le lieu de travail ouvrent des droits à une prise en charge à 100 % par la Sécurité Sociale. Pour qu’une affection soit reconnue comme une maladie professionnelle contractée en service, elle doit répondre aux critères établis par le régime général à travers ses 98 tableaux. Cette série de tableaux inclut la désignation des maladies, le délai de prise en charge et la liste des travaux susceptibles de provoquer ces affections. Le syndrome parkinsonien dû au bioxyde de manganèse fait partie de ces tableaux. Faisons le point sur la prise en charge du régime général, le traitement et la prévention de cette pathologie neurologique.

Le bioxyde de manganèse, également connu sous le nom de dioxyde de manganèse, est un composé chimique constitué de manganèse et d’oxygène. Sa formule chimique est MnO2. Il s’agit d’un solide cristallin de couleur noire ou brun foncé qui se présente généralement sous forme de poudre ou de cristaux. Le bioxyde de manganèse trouve diverses applications dans différents domaines :

Piles et batteries :

Il est utilisé dans la fabrication de piles sèches, comme les piles alcalines et les piles zinc-carbone. Il agit comme matériau électrochimique dans ces piles, permettant la réaction entre les électrodes et les électrolytes.

Industrie métallurgique :

Le bioxyde de manganèse est utilisé dans la métallurgie pour produire du manganèse métallique et d’autres alliages. Il aide à éliminer les impuretés de l’alliage et à améliorer ses propriétés.

Catalyseur :

Il peut servir de catalyseur dans certaines réactions chimiques, comme l’oxydation de composés organiques.

Colorants et pigments :

Dans le passé, le bioxyde de manganèse était employé comme pigment brun ou noir dans la fabrication de peintures, de céramiques et de verres teintés.

Production de gaz oxygène :

Il était également utilisé pour générer du gaz oxygène en chauffant le bioxyde de manganèse, libérant ainsi de l’oxygène.

Décoloration :

Dans certaines applications industrielles, il était utilisé pour éliminer la couleur indésirable de certaines substances.

Il est important de manipuler le bioxyde de manganèse avec précaution, car l’inhalation de ses poussières fines peut être toxique. Les normes de sécurité doivent donc être respectées lors de sa manipulation et de son utilisation.

Le symbole chimique du bioxyde de manganèse est MnO2, également appelé oxyde de manganèse. Cette substance est insoluble dans l’eau et peut prendre cinq variétés différentes. En laboratoire, le dioxyde de manganèse se présente sous forme de poudre de couleur brune, noire ou intermédiaire. À partir de 230°C, cette substance perd un atome d’oxygène, donnant naissance à l’oxyde de manganèse III plutôt qu’au monoxyde de manganèse. La chaleur décompose facilement le dioxyde de manganèse, produisant du gaz dioxygène à 500°C en vase clos, puis successivement à 890°C. Le dioxyde de manganèse est utilisé dans la fabrication de piles sèches, notamment dans les modèles de piles alcalines et de piles Zn-Cd. Il est également utilisé en céramique en tant que pigment noir, ainsi que dans la production de permanganates et la préparation des ferromanganèses.

En 2015, l’INRS a mis à jour les données toxicologiques du dioxyde de manganèse. Bien que le dioxyde de manganèse inhalé se distribue dans les principaux organes en moindre quantité, notamment le cerveau, il est éliminé lentement de l’organisme par les excréments.

Dans les cas plus graves, une exposition répétée à l’inhalation peut entraîner une irritation des voies respiratoires, suivie de troubles neurologiques tels qu’un syndrome extrapyramidal et une atteinte broncho-pulmonaire, également appelée pneumonie manganique. Une irritation des muqueuses ORL est plausible. L’exposition au dioxyde de manganèse peut également réduire la fertilité et augmenter les risques d’avortement. Les poussières et les fumées d’oxyde de manganèse peuvent causer une irritation intense avec alvéolite caustique.

Une exposition à long terme à de l’eau contaminée par le dioxyde de manganèse ou à des piles sèches peut entraîner une intoxication chronique. Les symptômes de cette intoxication sont principalement neurologiques, incluant des troubles mentaux, des tremblements, une hypertonie musculaire, surtout chez les personnes âgées. De plus, l’exposition au dioxyde de manganèse peut causer des maladies pulmonaires et accroître la morbidité.

Manganisme :

Le manganisme est une affection neurologique qui se développe suite à une exposition chronique au manganèse, y compris sous forme de bioxyde de manganèse. Les symptômes du manganisme peuvent inclure des troubles moteurs similaires à ceux de la maladie de Parkinson, tels que des tremblements, une raideur musculaire, des problèmes d’équilibre et des troubles de la parole.

Troubles neurologiques :

Outre le manganisme, l’exposition au bioxyde de manganèse peut être associée à d’autres problèmes neurologiques, tels que des problèmes cognitifs, des troubles de la mémoire, des maux de tête chroniques et des changements d’humeur.

Effets respiratoires :

L’inhalation de particules fines de bioxyde de manganèse peut provoquer des problèmes respiratoires, notamment une irritation des voies respiratoires et une augmentation du risque de maladies pulmonaires.

Effets cardiovasculaires :

Des preuves émergentes suggèrent que l’exposition au manganèse peut également affecter le système cardiovasculaire, augmentant ainsi le risque de troubles cardiaques.

Problèmes cutanés et des muqueuses :

Le contact direct avec le bioxyde de manganèse peut provoquer des irritations cutanées et des problèmes oculaires et des muqueuses.

Il est important de souligner que l’exposition au bioxyde de manganèse doit être évitée ou maintenue à des niveaux sécuritaires. Les industries utilisant le manganèse doivent mettre en place des mesures de prévention, telles que l’utilisation d’équipements de protection individuelle (EPI), une ventilation adéquate des espaces de travail et une surveillance régulière de l’exposition des travailleurs au manganèse.

En France, l’intoxication au manganèse est reconnue comme une maladie professionnelle si la description clinique répond aux critères du tableau numéro 39 RG.

  • Les travailleurs pouvant contracter ces maladies sont ceux qui extraient, concassent, broient, tamisent, mettent en sachet ou mélangent du bioxyde de manganèse. Ceux qui utilisent cet agent chimique dans la fabrication de tuiles, de verre, de céramique et de porcelaine sont également concernés. De plus, les ouvriers qui broient et mettent en sachet des scories Thomas contenant cet agent chimique sont également pris en charge.
  • Le diagnostic du médecin traitant doit identifier les symptômes de la maladie comme un « syndrome neurologique de type parkinsonien ». Le délai de prise en charge est de 1 an.

Remarque :

Les conditions de prise en charge par l’Assurance maladie sont limitées. Pour obtenir un remboursement plus satisfaisant, il est vivement recommandé de souscrire à une mutuelle abordable. De plus, lors de l’adhésion à une telle assurance, le souscripteur peut choisir une couverture optimisée pour une garantie spécifique.

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Cette maladie est une pathologie du système nerveux qui affecte le mouvement. Son développement est progressif et commence généralement par un tremblement de la main. Ce signe est peu perceptible. Elle peut également provoquer des mouvements raides et rigides des articulations. Cette pathologie résulte de la mort des cellules de la « substance noire » du cerveau. Cette région située au centre du cerveau est responsable de la production de dopamine, une molécule biochimique liée aux sensations de plaisir et de désir.

La carence ou la disparition de dopamine influe sur le comportement et entraîne l’apparition de tremblements et de rigidité des mouvements. La mort des cellules nerveuses ne survient pas brusquement. Elle progresse graduellement, généralement à partir de 50 à 70 ans. Lorsque la zone du cerveau qui contrôle les mouvements est atteinte, le patient perd en précision dans ses gestes. Par exemple, écrire avec un stylo devient difficile. Au début de la maladie, le patient ou ses proches peuvent penser à une sénilité, mais à mesure que les symptômes s’aggravent, le syndrome parkinsonien devient évident. Selon les études, si le patient commence à trembler en portant une tasse à ses lèvres, la destruction des cellules nerveuses est déjà avancée, c’est-à-dire à environ 60 à 80 %. Cela signifie que la maladie a déjà évolué depuis plus de 5 ans.

Des recherches estiment la prévalence de cette maladie à 1 personne sur 100 à partir de 65 ans, et à 2 personnes sur 100 à partir de 70 ans. À noter que si la dopamine est en excès, cela peut causer des signes cliniques de schizophrénie. L’évolution des symptômes de la maladie est progressive et varie selon les individus.

Certains patients peuvent vivre sans présenter de problèmes invalidants, tandis que d’autres connaissent des difficultés motrices.

Il est important de noter que de nombreux autres symptômes peuvent accompagner cette maladie. En plus du tremblement de la main et des troubles de la posture et de l’équilibre, le patient peut également présenter les symptômes suivants : problèmes cognitifs, troubles de l’humeur tels que la dépression et la perte de motivation. Il peut également avoir des difficultés à avaler les aliments, ainsi que des problèmes de sommeil, d’ incontinence, d’hypotension, de baisse des performances sexuelles, de fatigue, de troubles de la parole et de difficultés à différencier certaines odeurs.

Outre l’exposition au bioxyde de manganèse ou au monoxyde de carbone sur le lieu de travail, les facteurs génétiques sont également identifiés comme des influences contribuant à l’apparition de cette maladie avant l’âge de 50 ans. Les personnes exposées à des polluants chimiques, à des pesticides ou à des insecticides sont également plus susceptibles de développer cette affection neurologique.

Les personnes consommant la MPTP, une drogue parfois présente dans l’héroïne, peuvent également être touchées par cette maladie. Enfin, la prise de certains médicaments prescrits pour d’autres pathologies, tels que l’halopéridol utilisé pour traiter les hallucinations, peut également déclencher le syndrome parkinsonien.

Dans le cas d’un travailleur en entreprise, dès l’apparition des signes indiqués, il est vivement recommandé de consulter rapidement un médecin traitant. Bien qu’il n’existe pas de traitement curatif, un professionnel de la santé peut prescrire un traitement visant à réduire les symptômes et à augmenter le taux de dopamine dans le cerveau. Il peut prescrire la lévodopa en combinaison avec d’autres médicaments tels que la carbidopa, l’entacapone, etc. Les médicaments classés comme « agonistes dopaminergiques » peuvent également être utilisés. Si le patient ne répond plus à ce traitement, le médecin peut envisager la stimulation cérébrale profonde pour atténuer les symptômes liés à la perte de contrôle moteur.

Les mesures préventives consistent à privilégier :

  • les aliments riches en flavonoïdes (fraises, mûres, framboises…),
  • les poivrons,
  • la vitamine B6 (thon, saumon, volailles, bananes, etc.),
  • le café,
  • les aliments riches en oméga 3 (sardines, saumon, hareng…).