Mutuelle entreprise : les maladies professionnelles dues au bioxyde de manganèse

Certaines maladies induites par une intoxication à certaines substances chimiques disséminées sur le lieu de travail ouvrent des droits à une prise en charge à 100% par la Sécurité Sociale. Pour que l’affection soit prise en compte comme maladie professionnelle contractée en service, il faut qu’elle réponde aux critères imposés par le régime général dans ses 98 tableaux. Cette série de tableaux inclut la désignation des maladies, le délai de prise en charge et la liste des travaux susceptibles de provoquer ces affections. Le syndrome parkinsonien dû au bioxyde de manganèse fait partie de ces tableaux. Le point sur la prise en charge du régime général, le traitement et la prévention de cette pathologie neurologique.

Ce composé chimique de couleur brune ou noire se trouve dans la pyrolusite qui contient le manganèse métallique. On le trouve également dans le nodule de manganèse. Il est utilisé dans la fabrication des piles alcalines et piles Zn-Cd. Il est aussi utilisé pour fabriquer certains types de permanganates ou encore dans l’oxydation des alcools allyliques.

L’exposition permanente à cet agent organique dans le milieu du travail entraîne l’apparition de la maladie de Parkinson. L’intoxication se fait par inhalation ou par ingestion. Dans le premier cas, il peut s’agir d’une concentration atmosphérique de manganèse dépassant la norme dans le poste du travail du salarié. Plus la période d’exposition est longue, plus cela aurait des conséquences graves sur son état de santé. Dans le cas d’une ingestion, l’intoxication pourrait survenir si le salarié mange, fume ou boit sur le lieu de travail.

L’assurance maladie prend en charge le traitement de la maladie de Parkinson due à l’exposition à ce composé chimique en fonction du type de travaux du salarié, la désignation de la maladie et la durée de l’exposition.

Le symbole chimique du bioxyde de manganèse est MnO2, appelé autrement oxyde de manganèse. Cette substance est insoluble dans l’eau. Elle peut se présenter sous 5 variétés. Au laboratoire, le dioxyde de manganèse se présente sous forme de poudre de couleur brune ou noire ou intermédiaire. A partir de 230°C, cette substance perd un atome d’oxygène, laissant l’oxyde de manganèse III et non le monoxyde de manganèse. La chaleur détruit facilement le dioxyde de manganèse, puis en vase clos à 500°C et successivement à 890°C, cette substance dégage plus de gaz dioxygène. Le dioxyde de manganèse est utilisé dans la fabrication de piles sèches, des modèles de piles alcalines et de piles Zn-Cd. Il est également utilisé en céramique, en qualité de piment noir, puis dans la production de permanganates et dans la préparation des ferromanganèses.

En 2015, l’INRS effectue les mises à jour des données toxicologiques du dioxyde de manganèse. A moindre mesure, le dioxyde de manganèse inhalé se distribue dans les principaux organes, surtout le cerveau, mais il est éliminé lentement de l’organisme en suivant l’excrément.

Dans des cas plus graves, l’exposition répétée de l’inhalation provoque l’irritation des voies respiratoires, puis cause par la suite, de troubles neurologiques, du genre syndrome extrapyramidal et de broncho-pulmonaire, dits pneumonie manganique. Une irritation des muqueuses ORL est plausible. L’on a également enregistré que l’exposition au dioxyde de manganèse entraîne une diminution de la fertilité et des risques d’avortements. Les poussières et les fumées d’oxyde de manganèse entraînent une irritation intense avec alvéolite caustique.

L’ingestion à long terme d’eau contaminée par le dioxyde de manganèse ou par des piles sèches, entraîne une intoxication chronique, dont les symptômes sont neurologiques, y compris les troubles mentaux, les tremblements, l’hypertonie musculaire, notamment chez les  personnes âgées. L’exposition au dioxyde de manganèse entraîne l’apparition de maladies pulmonaires et augmente la morbidité.

En France, l’intoxication au manganèse est reconnue comme maladie professionnelle si la description clinique répond aux critères du tableau numéro 39 RG.

  • Les travailleurs pouvant contractés ces maladies sont ceux qui extraient, concassent, broient, tamisent ou font la mise en sachet et le mélange de bioxyde de manganèse. Ceux qui emploient cet agent chimique dans la fabrication des tuiles, de verre, de la céramique et de porcelaine sont également concernés. Enfin, les ouvriers qui broient et font la mise en sachets de scories Thomas renfermant cet agent chimique sont également pris en charge.
  • Le diagnostic du médecin traitant désigne les symptômes de la maladie comme étant un « syndrome neurologique du type Parkinsonien ». Le délai de la prise en charge est de 1 an.

Remarque : les conditions de prise en charge par l’assurance-maladie sont limitées. Pour bénéficier d’un remboursement plus satisfaisant, la souscription à une mutuelle pas chère est plus que nécessaire. De plus, lors de l’adhésion à cette assurance, le souscripteur peut choisir une couverture optimisée pour une garantie spécifique.

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Cette maladie est une pathologie du système nerveux qui touche le mouvement. Son développement est progressif et son début se traduit par un tremblement de la main. Ce signe est peu perceptible. Elle peut provoquer également des mouvements raides et rigides des articulations. Cette pathologie provient de la mort des cellules de la « substance noire » du cerveau. Cette zone située au centre du cerveau a pour fonction la production de dopamine, la molécule biochimique qui produit de sensation de plaisir et de désir.

Le manque ou la mort de cette dopamine influe sur le comportement et provoque l’apparition de tremblement, de rigidité de mouvements. Cette mort n’apparaît pas d’un coup. Elle survient d’une manière progressive notamment à partir de 50 ans à 70 ans. Lorsque la zone du cerveau contrôlant les mouvements est atteinte, le patient perd la précision sur ses gestes. Par exemple, il lui est difficile d’écrire avec un stylo. Au début de la maladie, la personne atteinte ou ses proches peuvent penser qu’il s’agit d’une maladie sénile, mais au fur et à mesure que les symptômes s’aggravent, le syndrome Parkinsonien est évident. Selon les études, si le patient commence à trembler lorsqu’il porte une tasse à ses lèvres, l’étape de la destruction des cellules nerveuses est déjà avancée, c’est-à-dire à 60 ou à 80 %. Ce qui signifie que la pathologie a déjà plus de 5 ans d’évolution.

Les recherches estiment la fréquence de cette maladie à 1/100 personnes à partir de 65 ans et 2/100 à partir de 70 ans. A noter que si la dopamine est en excès, cela pourrait provoquer les signes cliniques de la schizophrénie. L’évolution des signes de la maladie est progressive et varie selon les individus.

Certains patients peuvent vivre sans montrer des problèmes handicapants tandis que d’autres sont sujets à des difficultés motrices.

A souligner que de nombreux symptômes accompagnent aussi cette maladie. Outre le tremblement de la main et les troubles de la posture et de l’équilibre, le patient peut aussi montrer les signes suivants : problèmes cognitifs, troubles de l’humeur caractérisés par l’état dépressif et perte de motivation. Il peut aussi avoir de la peine à avaler son repas. A cela s’ajoutent les troubles de sommeil, l’incontinence, l’hypotension, la baisse de la performance sexuelle, la fatigue, les problèmes d’élocution et les difficultés à différencier certaines odeurs.

Outre l’exposition au bioxyde de manganèse ou au monoxyde de carbone dans le milieu professionnel, les facteurs génétiques sont également indiqués comme source impactant l’apparition de cette maladie avant l’âge de 50 ans. Les personnes exposées à des polluants chimiques, à des pesticides ou des insecticides sont aussi les plus prédisposées à cette affection neurologique.

Les personnes qui consomment la MPTP, une drogue pouvant contenir de l’héroïne peuvent également contracter cette maladie. Enfin, la prise de certains médicaments prescrits pour soigner d’autres pathologies comme l’hallucination (par exemple, l’halopéridol) peut également provoquer le syndrome parkinsonien.

Dans le cas d’un travailleur en entreprise, dès qu’il commence à montrer les signes indiqués, la consultation rapide chez le médecin traitant est plus que recommandée. Le traitement curatif est inexistant. Le traitement prescrit par le professionnel de santé vise à réduire les symptômes et à augmenter le taux de dopamine dans le cerveau. Il peut prescrire la lévodopa accompagnée avec d’autres médicaments comme la carbidopa, l’entacapone, etc. Les médicaments classés « agonistes dopaminergiques » peuvent être également utilisés. Dans le cas où le patient ne réagit plus à ce traitement, le médecin peut choisir les décharges avec la stimulation cérébrale pour contrer les signes produits par la perte du contrôle moteur.

Les mesures préventives consistent à miser sur :

  • les végétaux riches en flavonoïdes (fraises, mûres, framboises…),
  • les poivrons,
  • la vitamine B6 (thon, saumon, volailles, banane etc),
  • le café,
  • les aliments riches en oméga 3 (sardine, saumon, hareng…).