Mutuelle entreprise : les maladies professionnelles dues à l’antimoine

L’assurance maladie prend en charge les pathologies et préjudices physiques contractés en service. Ces maladies peuvent être causées par les gestes répétitifs, les conditions de travail ou les intoxications comme pour le cas de la pneumopathie. Les maladies inscrites sur les tableaux du régime général et reconnues professionnelles bénéficient d’une indemnisation si répondant aux critères. La stibiose, un type de pneumopathie, fait partie des maladies indemnisables du régime général. Tour d’horizon sur la prise en charge de la Sécurité sociale de cette maladie ainsi que le traitement et les mesures préventives.

C’est un élément chimique toxique de couleur grise ou blanc argenté. Il est présent dans plus d’une centaine de minéraux. On le trouve dans la nature ou sous forme de sulfure combiné avec le plomb, le cuivre ou l’argent. Il sert de durcisseur ou d’additif dans les alliages à base de plomb ou d’étain. On l’utilise notamment dans la fabrication de

  • batteries au plomb,
  • plaques d’accumulateurs,
  • alliages utilisés pour les caractères d’imprimerie,
  • semi-conducteurs pour détecter le champ magnétique.

Il est également utilisé pour fabriquer des balles de cartouches, pour les feux d’artifice, pour revêtir les métaux ayant une propriété antifriction, pour produire des verres blancs opaques, etc. Ce corps toxique irrite la peau et les muqueuses ainsi que l’estomac et l’intestin en cas d’ingestion. Les femmes enceintes sont particulièrement exposées à l’intoxication subie suite à l’inhalation de cette substance. Cette dernière peut d’ailleurs provoquer des malformations chez le foetus.

D’abord, un rappel de définition des perturbateurs endocriniens s’impose : selon l’OMS, ce sont des substances chimiques naturelles ou artificielles qui sont étrangères à l’organisme. Ces perturbateurs peuvent interagir avec le fonctionnement du système endocrinien provoquant des effets fatals sur l’organisme d’un sujet, et probablement sur celui de son descendant. En effet, des perturbateurs endocriniens sont présents dans l’environnement des humains, y compris la maison d’habitation, l’alimentation, la terre, la mer, les rivières, les produits d’entretien, les produits cosmétiques, les textiles, etc.

A noter que l’antimoine, symbole chimique Sb, est classé dans la liste des perturbateurs endocriniens les plus dangereux. L’antimoine est un métalloïde utilisé très couramment dans la fabrication des bouteilles d’eau en polyéthylène téréphtalate ou PET, nécessitant un catalyseur toxique dont le trioxyde d’antimoine. Ceci est une substance très toxique et classée parmi les perturbateurs endocriniens. Alors que les bouteilles PET, nous les côtoyions tous les jours.

Les fabricants combinent l’antimoine avec de la Bisphénol A pour avoir des bouteilles en PET alors que ces deux substances pénètrent l’organisme dès qu’elles sont libérées, dès que les bouteilles contiennent de la boisson gazeuse ou chaude ou alcoolisée. Le perturbateur endocrinien, sous l’effet de la libération, se transmet dans la boisson, et puis dans l’organisme du sujet qui le boit par la suite.

Sur le long terme, la consommation de la boisson contenant ce type de perturbateur endocrinien, ou juste l’aspiration de l’antimoine, entraîne :

  • des affections pulmonaires,
  • des maux de tête,
  • de l’ulcère d’estomac,
  • des douleurs musculaires et/ou articulaires,
  • de la diarrhée,
  • de l’anémie,
  • de l’insuffisance rénale,
  • de la perte de poids, etc.

Cependant, il est à noter que 90% des bouteilles en PET contiennent de l’antimoine car, elle est le meilleur catalyseur, selon les industriels dans ce domaine.

Pour que l’Assurance maladie rembourse les frais de traitement d’une maladie et offre une réparation financière dans certains cas, il faut que la victime soit exposée selon la durée indiquée dans le tableau général du RG. Elle doit aussi répondre aux critères de prise en charge.
Voici les critères à remplir pour bénéficier d’une indemnisation en cas d’exposition à l’antimoine qui se trouvent dans le tableau n°73 RG :

Les travailleurs qui peuvent recevoir une indemnisation sont ceux exposés à l’inhalation de poussières, de vapeur ou de fumée d’antimoine. On cite notamment les travailleurs dans le forage, l’abattage ou l’extraction de minerais contenant cet élément chimique. Les travailleurs qui font concasser, broyer ou tamiser les minerais renfermant l’antimoine figurent également dans la liste des personnes susceptibles d’être prises en charge. Il en est de même pour les travailleurs qui effectuent des travaux de purification, de grillage, d’oxydation des minerais contenant cet élément toxique. Enfin, les ouvriers qui brassent et font la mise en sachet de l’oxyde d’antimoine peuvent bénéficier aussi du remboursement de leurs dépenses de santé.

  • le délai de prise en charge est de 5 ans pour les travailleurs atteints de stibiose. Les patients atteints de ce type de pneumopathie devront montrer des signes radiographiques accompagnés ou non de toux, crachat et essoufflement.
  • dans le cas des lésions eczéma qui apparaissent en cas de nouveaux risques, la victime bénéficie d’une prise en charge de 15 jours.

Remarque : la Sécurité sociale ne rembourse les frais de soins que si la maladie répond à tous ces critères de risques. Si la personne souffrant de pneumopathie ne travaille pas dans l’un de ces secteurs ou si les manifestations pathologiques ne correspondent pas à celles décrites ci-dessus, elle n’a donc pas droit à une indemnisation. Dans ce cas, afin de bénéficier d’une prise en charge adéquate en cas de maladies non remboursées par la Sécurité sociale, il convient de souscrire à une complémentaire santé. Une mutuelle santé permet, en effet, de couvrir le reste des frais non remboursés par l’assurance maladie. Or, ce reste est conséquent pour certains postes de soins comme les soins dentaires, optiques ou l’hospitalisation. La souscription à une couverture santé complémentaire permet alors d’avoir un meilleur remboursement en cas de maladies contractées dans le milieu professionnel.

Afin de bénéficier d’une assurance pas chère, il est recommandé de recourir à un comparateur de mutuelles entreprises. Cet outil permet de comparer en 2 minutes les assurances offrant les tarifs les plus compétitifs. Par la suite, le souscripteur aura juste à vérifier si les éléments comme le montant du remboursement en pourcentage de la BR de la Sécurité sociale, l’existence du tiers payant, l’étendue des services d’assistance, la rapidité du remboursement répondent à ses besoins et attentes.

L’antimoine peut pénétrer par voie orale, mais il peut être évacué dans les urines et les matières fécales. Il peut être éliminé aussi en partie par les cheveux, les ongles, etc. L’absorption de cet élément chimique dépend du milieu biologique. L’intoxication peut se faire par l’air, en buvant l’eau ou en consommant des aliments contenant ce produit toxique. Si la personne est exposée pendant une longue durée, elle peut avoir des signes comme les irritations de la peau, des yeux ou des poumons. Elle peut même contracter des maladies de poumons et des ulcères d’estomac.

Pour revenir aux signes de la stibiose, ce type de pneumopathie se caractérise par des toux (sèche ou grasse), des expectorations et des essoufflements. Elle est due aux inhalations des poussières ou des fumées de l’antimoine ou de ses dérivés. Elle peut entraîner un œdème aigu de poumons et de troubles gastro-intestinales graves qui peuvent aboutir à une déshydratation. Lors de l’inhalation de poussières ou de fumées de l’antimoine, l’élément toxique se pose dans le larynx et dans les voies aériennes.

Parmi les autres symptômes de ce type de pneumopathie, on peut citer les douleurs du thorax, les vomissements ou les diarrhées dans les cas les plus graves. Les personnes sensibles à l’inhalation de ces vapeurs sont les plus à risques. Les personnes âgées et les personnes ayant un système immunitaire déficient ainsi que les fumeurs sont plus prédisposés au développement de la stibiose.

Après avoir diagnostiqué par radiographie les voies respiratoires, le médecin traitant peut déceler la cause des signes pathologiques. Pour la confirmer, il peut décider de faire une analyse bactériologique et une analyse sanguine pour déterminer s’il s’agit d’une infection due à la présence de bactéries. Il peut aussi effectuer une bronchoscopie ou une spirométrie.

Concernant le traitement, le médecin prescrit en général aux malades de prendre des antibiotiques et des corticostéroïdes pour atténuer l’inflammation de poumons. Si la personne tousse beaucoup et que cela risque d’affecter le fonctionnement de son système respiratoire, le professionnel de santé peut également prescrire une ventilation mécanique. La radiographie vient en dernier recours pour soulager la stibiose en cas d’atteintes graves de la voie respiratoire.

Les moyens de prévention de cette maladie consistent à identifier et isoler les zones et les situations dangereuses. Le lieu de travail devrait indiquer les consignes de sécurité pour chaque travailleur et le maintien en bon état des outils et équipements utilisés. Il existe des outils et des moyens permettant de prévenir l’apparition de cette maladie sur le lieu de travail. Le port de masque et l’installation d’une aération efficace en sont quelques-uns. De plus, il est recommandé de consulter un médecin et d’effectuer quelques examens médicaux.