Santé des personnes âgées : la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson est l’une des pathologies les plus connues du système nerveux, après la maladie d’Alzheimer. Elle affecte généralement les individus âgés de 60 à 80 ans, touchant environ 2 à 3 % de cette population. En France, on recense environ 150 000 cas de personnes atteintes de cette affection, avec une prédominance chez les hommes. Actuellement, il n’existe pas de traitement curatif pour guérir définitivement une personne atteinte de ce trouble neurologique. Les options thérapeutiques visent principalement à atténuer les symptômes moteurs chez les patients. Cependant, il est important de noter que la recherche continue d’explorer de nouvelles approches et thérapies pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Le point sur les causes, les signes évocateurs et les éventuels traitements de cette affection de longue durée.

Bien que la cause exacte de la maladie de Parkinson ne soit pas entièrement comprise, plusieurs facteurs ont été identifiés comme étant associés à son développement. Voici quelques-unes des principales causes et facteurs de risque associés à la maladie de Parkinson :

Facteurs génétiques :

Bien que la plupart des cas de la maladie de Parkinson soient sporadiques (sans antécédents familiaux), des mutations génétiques rares ont été identifiées comme étant liées à un risque accru de développer la maladie. Par exemple, des mutations dans les gènes tels que SNCA, LRRK2 et PARKIN sont associées à un risque accru de développer la maladie de Parkinson.

Facteurs environnementaux :

L’exposition à certains facteurs environnementaux, tels que les pesticides, les herbicides, les métaux lourds et les solvants organiques, a été associée à un risque accru de développer la maladie de Parkinson. Cependant, les liens entre ces expositions et la maladie ne sont pas encore entièrement élucidés.

Déficit en dopamine :

La maladie de Parkinson est caractérisée par une diminution progressive de la production de dopamine, un neurotransmetteur essentiel impliqué dans la régulation des mouvements. Cette diminution de la dopamine est principalement due à la perte de cellules nerveuses dans une région du cerveau appelée substance noire.

Agrégation de protéines :

Dans la maladie de Parkinson, des protéines telles que l’alpha-synucléine s’agrègent anormalement dans les cellules cérébrales, formant des structures appelées corps de Lewy. Ces agrégats perturbent le fonctionnement normal des cellules et sont associés à la mort cellulaire caractéristique de la maladie.

Inflammation et stress oxydatif :

L’inflammation chronique et le stress oxydatif, qui sont des processus impliqués dans le vieillissement cellulaire et les maladies neurodégénératives, peuvent contribuer au développement de la maladie de Parkinson en endommageant les cellules nerveuses.

Âge avancé :

L’âge est le principal facteur de risque de la maladie de Parkinson. La plupart des cas se développent chez des personnes de plus de 60 ans, bien que la maladie puisse également toucher des personnes plus jeunes (appelée maladie de Parkinson juvénile).

Il est important de noter que la maladie de Parkinson résulte probablement d’une combinaison complexe de facteurs génétiques, environnementaux et biologiques. Les chercheurs continuent de mener des études pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents de la maladie et pour développer de nouvelles stratégies de traitement et de prévention.

La maladie de Parkinson est un trouble neurologique chronique qui affecte principalement le mouvement. Les symptômes de la maladie de Parkinson varient d’une personne à l’autre et évoluent progressivement avec le temps. Les signes évocateurs de cette affection chronique sont caractéristiques même s’ils diffèrent d’un patient à l’autre. Les symptômes sont également variables en intensité dans le temps. Les chocs émotionnels et le stress peuvent augmenter leur gravité.

Les symptômes classiques comprennent :

Tremblements :

Tremblements involontaires, généralement au repos, qui affectent principalement les mains, mais peuvent également toucher d’autres parties du corps comme les jambes, la tête ou les lèvres.

Rigidité musculaire :

Les muscles peuvent devenir raides, ce qui peut entraîner une limitation de la mobilité et des mouvements saccadés.

Bradykinésie :

Il s’agit d’une lenteur des mouvements volontaires. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent avoir du mal à initier ou à compléter certains mouvements.

Instabilité posturale :

Les personnes atteintes de Parkinson ont souvent des difficultés à maintenir leur équilibre et peuvent être sujettes à des chutes.

Troubles de la marche :

La marche peut devenir lente, hésitante et marquée par des pas plus petits, ce qui peut donner l’impression que la personne se penche en avant.

Modification de l’expression faciale :

Le visage peut sembler figé avec un manque d’expressivité, souvent appelé “masque parkinsonien”.

Difficultés de parole :

La parole peut devenir plus monotone, hésitante et difficile à comprendre en raison de la réduction de la mobilité des muscles impliqués dans la parole.

Troubles non moteurs :

En plus des symptômes moteurs, la maladie de Parkinson peut également entraîner des symptômes non moteurs tels que la dépression, l’anxiété, les troubles du sommeil, la constipation, les troubles cognitifs légers, les troubles de la mémoire et les changements de l’odorat.

Outre la réduction ou la perte de la perception des odeurs, le patient a également du mal à avaler ses repas ou même sa salive. Il s’exprime d’une voix rapide et basse et son visage n’a aucune expression. Il lui arrive aussi de tomber en avant ou en arrière lorsqu’il se déplace. Enfin, dans des cas plus fréquents, le patient âgé souffre de constipation et d’incontinence urinaire.

Aucun test définitif ne permet de s’assurer que la personne âgée soit effectivement atteinte de la maladie de Parkinson. Le médecin établit le diagnostic du patient en s’appuyant sur les symptômes. Cependant, pour un diagnostic précis, il est essentiel de consulter un médecin spécialiste, comme un neurologue. Voici les étapes typiques du diagnostic de la maladie de Parkinson :

Évaluation médicale et historique :

Le médecin commencera par recueillir des informations détaillées sur les symptômes, l’historique médical et familial du patient.

Examen physique :

Le médecin effectuera un examen physique pour évaluer la coordination, la rigidité, la tremblante et d’autres symptômes caractéristiques de la maladie de Parkinson.

Réponse au traitement :

Une réaction positive aux médicaments utilisés pour traiter les symptômes de la maladie (par exemple, la lévodopa) peut suggérer la présence de la maladie de Parkinson.

Critères diagnostiques :

Le médecin se basera sur les critères diagnostiques définis par des organisations médicales, tels que les critères du UK Brain Bank pour la maladie de Parkinson.

Imagerie cérébrale :

Des examens d’imagerie cérébrale, tels que l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou la tomographie par émission de positons (TEP), peuvent être utilisés pour exclure d’autres affections neurologiques similaires.

Tests sanguins :

Bien qu’il n’y ait pas de test sanguin spécifique pour diagnostiquer la maladie de Parkinson, des tests sanguins peuvent être réalisés pour exclure d’autres conditions qui pourraient présenter des symptômes similaires.

Évaluation spécialisée :

Si nécessaire, le patient peut être référé à un neurologue spécialisé dans les troubles du mouvement pour une évaluation plus approfondie.

Suivi et observations :

Le diagnostic de la maladie de Parkinson peut parfois nécessiter un suivi sur une période prolongée afin d’observer l’évolution des symptômes et de confirmer le diagnostic.

Il est important de noter que le diagnostic de la maladie de Parkinson peut être complexe et nécessite l’expertise d’un professionnel de la santé qualifié.

Bien qu’il n’existe pas encore de traitement curatif pour la maladie de Parkinson, il existe divers traitements visant à soulager les symptômes et à améliorer la qualité de vie des patients. Voici quelques-unes des approches de traitement courantes pour la maladie de Parkinson :

Médicaments :

  • Lévodopa : Il s’agit du médicament le plus efficace pour contrôler les symptômes moteurs de la maladie, tels que la rigidité musculaire, la lenteur des mouvements et les tremblements.
  • Inhibiteurs de la MAO-B : Ces médicaments ralentissent la dégradation de la dopamine dans le cerveau, ce qui peut aider à augmenter les niveaux de dopamine et à atténuer les symptômes.
  • Agonistes de la dopamine : Ils stimulent les récepteurs de la dopamine dans le cerveau et peuvent être utilisés en association avec la lévodopa ou en monothérapie.
  • Anticholinergiques : Ils aident à réduire les tremblements et la rigidité en bloquant l’effet de l’acétylcholine, un neurotransmetteur impliqué dans les symptômes parkinsoniens.

Chirurgie :

  • Stimulation cérébrale profonde (SCP) : Cette procédure chirurgicale consiste à implanter des électrodes dans certaines régions du cerveau, telles que le noyau subthalamique ou le pallidum, qui sont ensuite connectées à un stimulateur implanté dans la poitrine. La SCP peut aider à atténuer les symptômes moteurs chez certains patients.

Thérapie physique et ergothérapie :

    • Des exercices physiques et des séances de physiothérapie peuvent aider à améliorer la mobilité, l’équilibre et la force musculaire.
    • L’ergothérapie vise à aider les patients à maintenir leur indépendance en développant des stratégies pour accomplir les activités quotidiennes malgré les limitations motrices.

    Thérapie vocale et orthophonie :

    • Les problèmes de voix et de parole sont courants chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. Une thérapie vocale et une orthophonie peuvent aider à améliorer la communication et la prononciation.

    Approches complémentaires :

    • Certaines personnes optent pour des approches complémentaires telles que l’acupuncture, la méditation et le yoga pour atténuer les symptômes et améliorer leur bien-être.

    Il est important de noter que l’approche de traitement varie en fonction de la gravité des symptômes, de la réponse individuelle aux médicaments et des préférences du patient. Les patients atteints de la maladie de Parkinson devraient travailler en étroite collaboration avec leur équipe médicale pour développer un plan de traitement personnalisé. Les avancées dans la recherche continuent à améliorer les options de traitement pour cette maladie.

    La prise en charge de la maladie de Parkinson ne se limite pas uniquement aux traitements spécifiques. Les personnes souffrant de cette maladie ont également besoin d’aménagements dans leur domicile pour faciliter leur mobilité et leurs déplacements. De plus, elles requièrent une assistance à domicile pour les activités quotidiennes telles que les repas et la prise de médicaments.

    Les protocoles de prise en charge des patients atteints de la maladie de Parkinson

    Il est important de souligner que la maladie de Parkinson est classée en tant qu’Affection de Longue Durée (ALD). En conséquence, le patient n’a plus à régler le ticket modérateur, c’est-à-dire la part restant à sa charge pour les actes relatifs aux soins et aux traitements de la maladie. Cela englobe les examens médicaux, les consultations médicales, les médicaments liés à la maladie, les frais de transport en lien avec les soins, les traitements complémentaires, ainsi que les soins paramédicaux, incluant les soins infirmiers à domicile. Cependant, cette dernière prise en charge nécessite l’approbation préalable du médecin-conseil de la CPAM.

    Dans le cadre de ce protocole, les consultations auprès d’un ergothérapeute ne sont pas couvertes, tandis que les consultations chez un psychologue ne sont pas remboursées à 100%. En revanche, les consultations chez un psychiatre proposant des psychothérapies sont prises en charge par la Sécurité Sociale sans difficulté majeure.

    Les actes médicaux non remboursés dans le traitement de la maladie de Parkinson

    Bien que des remboursements puissent être effectués, une prise en charge à 100% n’est pas possible pour les dépassements d’honoraires ni pour la différence entre le coût réel de l’acte médical et le tarif fixé par la Sécurité Sociale. De même, le remboursement intégral du forfait hospitalier n’est pas réalisable si le séjour dépasse 24 heures. Il en va de même pour la participation forfaitaire de 1€.

    Une prise en charge à 100% est envisageable après avoir soumis une demande à la Sécurité Sociale par le biais de la CPAM.