Santé seniors après 50 ans : éviter le tabac

Il a été démontré qu’éviter de fumer a des effets bénéfiques sur la réduction de la mortalité chez les seniors. En effet, la dépendance au tabac est associée à plusieurs maladies pouvant entraîner une mort prématurée. Les femmes ménopausées, par exemple, voient une diminution progressive de leur taux d’œstrogènes, les rendant ainsi plus susceptibles de développer des maladies cardiovasculaires. Cependant, arrêter de fumer est un défi, en particulier pour ceux qui ont une dépendance de longue date. Examinons les bénéfices d’une telle décision pour la santé des seniors et découvrons des conseils pour réussir le sevrage tabagique.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le tabac est responsable de la mort de 6 millions de personnes chaque année. Il est estimé que, pour ce siècle, le tabac pourrait causer plus d’un milliard de décès. Les recherches montrent qu’un fumeur chronique sur deux succombe à une maladie directement liée à sa consommation de tabac, réduisant son espérance de vie de 12 ans en moyenne.

Les dangers du tabagisme actif:

  • Les individus qui cessent de fumer vers la trentaine réduisent considérablement le risque de maladies liées au tabac.
  • Le vieillissement naturel peut entraîner divers changements dans le fonctionnement de nos organes. Chez les femmes ménopausées, cela peut se traduire par une prise de poids, une augmentation du mauvais cholestérol et une hypertension artérielle. Ces symptômes peuvent être exacerbés par la consommation de tabac.
  • La consommation régulière de tabac est associée à de nombreuses maladies, dont les maladies cardiovasculaires, le cancer du poumon, la bronchite, et l’infarctus du myocarde.
  • Le tabagisme provoque l’accumulation de plaques dans les artères, entraînant un rétrécissement des artères et une formation de caillots sanguins. De plus, les fumeurs peuvent également présenter des troubles du rythme cardiaque.
  • En dehors des maladies cardiaques, un fumeur peut développer jusqu’à 17 types différents de cancer. La fumée du tabac provoque des centaines de mutations génétiques dans chaque cellule pulmonaire, avec les poumons, la gorge, la vessie et le foie étant les plus touchés.

Risques pour l’entourage:

Il est important de noter que les non-fumeurs exposés à la fumée secondaire ne sont pas épargnés. La fumée du tabac peut également causer des dommages à l’ADN des non-fumeurs, augmentant ainsi leur risque de développer des maladies.

On distingue principalement trois catégories de fumeurs :

  • Fumeurs occasionnels : Ceux qui fument en fonction des circonstances ou du lieu.
  • Fumeurs psychologiques : Ils fument pour des raisons émotionnelles ou psychologiques, comme le stress ou la recherche de stimulation. La cigarette est pour eux un moyen de consolation ou de contenance.
  • Gros fumeurs : Ceux qui sont profondément dépendants à la nicotine. Sans cigarette, ils peuvent se sentir irritables, anxieux, et peuvent souffrir de maux de tête ou d’insomnie.

Arrêter de fumer nécessite une forte motivation, un soutien adapté et parfois des aides médicamenteuses ou thérapeutiques :

  • Motivation et soutien : La volonté d’arrêter, le soutien d’un médecin, d’un tabacologue ou d’amis non-fumeurs est essentiel. Des événements comme la naissance d’un petit-enfant ou des soucis de santé peuvent aussi servir de déclencheur.
  • Méthodes d’arrêt : Bien que l’arrêt brutal soit souvent recommandé, une diminution progressive de la consommation peut être envisagée pour certains.
  • Substituts nicotiniques : Ils peuvent aider à gérer les symptômes de sevrage. Cependant, ils ne traitent pas les aspects psychologiques de la dépendance.
  • Hypnose : Certaines personnes trouvent un soutien efficace dans des séances d’hypnose pour arrêter de fumer.
  • Médicaments : Le Champix et le Ziban sont deux médicaments qui peuvent aider, mais ils requièrent une ordonnance et peuvent avoir des effets secondaires.
  • Se défaire des rappels : Il est conseillé de se débarrasser des objets associés à la cigarette comme les briquets, cendriers, etc.

Rappelons qu’il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer. Les bénéfices pour la santé sont immédiats et significatifs, même chez les seniors. Il est important de reconnaître et d’accepter sa dépendance afin d’entamer efficacement le processus de sevrage.

Bon à savoir : Certains contrats de santé mutuelle senior offrent une prise en charge du sevrage tabagique et des forfaits pour les médecines douces.

En France, le tabac est la première cause de mortalité évitable. Une étude menée en 2017 révèle que 60% des fumeurs souhaitent arrêter. Bien que la majorité arrête sans assistance, l’accompagnement par un professionnel de santé augmente considérablement les chances de réussite.

Recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS)

La HAS préconise un soutien comprenant un accompagnement psychologique et/ou un traitement médicamenteux. Les traitements visent non seulement à atténuer les symptômes du sevrage, mais aussi à réduire l’envie de fumer et à prévenir les rechutes. Ainsi, la HAS recommande principalement l’usage des substituts nicotiniques, en combinant diverses formes telles que les comprimés, gommes, pastilles, sprays buccaux, etc.

Accompagnement et Méthodes alternatives

Consulter un tabacologue et planifier des séances régulières peut s’avérer bénéfique. Les techniques alternatives comme la sophrologie, l’acupuncture et l’hypnose peuvent également être d’une grande aide.

Modalités de remboursement

La Sécurité sociale rembourse une partie des frais liés aux traitements substitutifs, à condition qu’ils soient prescrits par un professionnel de santé. Depuis le 1er Janvier 2019, ce remboursement est de 65%, remplaçant l’ancien forfait d’aide au sevrage de 150€ par an. Les complémentaires santé, telles que la mutuelle senior axa, peuvent compléter ce remboursement.

Le changement des modalités de remboursement a entraîné une augmentation significative du recours aux substituts nicotiniques. En outre, avec la modernisation du système de santé, d’autres professionnels de la santé, comme les médecins du travail, chirurgiens-dentistes, infirmiers et masseurs-kinésithérapeutes, peuvent désormais prescrire ces traitements. Les sages-femmes, en particulier, ont vu leur champ de prescription s’élargir, compte tenu de l’importance d’aider les femmes enceintes et leur entourage à arrêter de fumer.