Dépenses de santé : le reste à charge des Français en baisse

Lorsqu’on parle de reste à charge, de complémentaire santé, de Sécurité sociale, on pense tout de suite au ticket modérateur, c’est à dire la différence entre les dépenses totales de santé défalquées du remboursement de la Sécurité sociale et de la mutuelle santé, si c’est le cas pour un patient. Quelques questions méritent alors réponses. Quelles sont les mesures prises pour modérer le reste à charge ? Quel est l’impact de la réforme santé 100% sur les dépenses de santé ?

En 2020, le reste à charge se situe à 202€/personne en moyenne lorsque les deux parties citées supra ont effectué leur remboursement respectif. La proportion du reste à charge par rapport à la consommation totale de soins est de 6,5% contre 7,2% en 2019. Les intervenants ont surtout touché la part des hospitalisations pour arriver à diminuer le pourcentage. Selon les analystes dans le domaine de santé, l’arrivée du Covid et les interventions gouvernementales ont fait chuter le reste à charge des patients français. Cependant, il est à noter que la facture nationale en matière de dépenses de santé s’élève à 209 milliards d’euros en 2020, soit en moyenne 3.109€ par personne. A l’instar des maladies chroniques qui ont besoin de traitements spécifiques, le Covid a joué un rôle primordial dans la baisse du reste à charge qui était à 7,2% en 2019.

Essentiellement, la baisse du reste à charge des patients est due aux mesures prises pour lutter contre le Covid 19. En moyenne, les patients ont bénéficié d’une baisse de 8,9% chez les dentistes et respectivement moins 5%, 9,4% et 11,9% chez les médecins, les transports sanitaires et les auxiliaires médicaux. Par contre, chez les infirmiers, la facture s’est un peu gonflée de l’ordre de 7,2% du fait que ce métier n’a pas été affecté par les mesures de restrictions sanitaires. C’est le même cas pour les services de santé qui devaient s’adapter à la crise, c’est-à-dire qu’il y avait des primes à payer, des indemnités pour les heures supplémentaires, les hausses de salaires de certains professionnels de santé, notamment ceux qui travaillent dans les laboratoires d’analyses biologiques. Quoi qu’il en soit, la Sécurité sociale a fait en sorte de ramener le reste à charge à un niveau le plus faible de l’Europe, contrairement à la situation antérieure laquelle mettait la France au premier rang des plus chers. A noter que la reforme 100% Santé a également contribué à la baisse du reste à charge, surtout pour les soins dentaires

Si, en 2019, les assureurs complémentaires santé ont eu tendance à augmenter les tarifs à cause de la mise en œuvre du 100% Santé, l’exécutif n’a pas croisé les bras surtout le Président de la République Française qui a convoqué ces assureurs pour discuter. Il ne faut pas ignorer que la Sécurité Sociale, avant cette réforme, a manifestement mal remboursé certains postes de dépenses de santé (dentaire et optique). La réforme propose la réduction du reste à charge, voire un RAC 0 sans pour autant justifier la hausse de cotisation des assurés. Le CNAM, Ministère des Solidarités et de la Santé, Direction de la Sécurité sociale a publié les chiffres suivants, concernant les taux de recours aux paniers de la réforme santé, en décembre 2020 :  

  • Audioprothèse 8,69 % (objectif de 40 % en 2022)
  • Dentaire 52,55 % (objectif de 45 % en 2022)
  • Optique 14,65 % (objectif de 20 % en 2022)

  En effet, le taux de recours aux paniers 100% Santé est plus bas par rapport aux prévisions, soit entre 5 et 10% contre une hypothèse de 20%. Encore plus difficile à comprendre est la réforme appliquée au poste d’audioprothèse. Le fait est que le renoncement aux soins reste encore très élevé car, les frais y afférents ne sont pas moins importants. Par contre, on a constaté un fort impact du 100% santé sur les remboursements dentaires, sans pour autant ignorer l’évolution des tarifs des dentistes vers ces plafonds. Bref, la reforme Santé 100% n’est pas neutre en termes de coûts, selon Groupama et la FFA.