Comprendre et prévenir l’iatrogénie médicamenteuse chez les seniors

Les traitements médicamenteux sont essentiels pour soigner de nombreuses maladies. Cependant, leur utilisation comporte des risques. Le phénomène connu sous le nom d’« iatrogénie médicamenteuse » désigne le risque d’effets indésirables liés à un médicament. Une campagne visant à lutter contre l’iatrogénie médicamenteuse est actuellement menée par les médecins traitants et l’assurance maladie. Son principal objectif est de minimiser les effets indésirables des traitements. Pour ce faire, les médecins s’efforcent d’optimiser leurs prescriptions, en commençant par une analyse biologique du patient avant la prescription de médicaments. Le suivi du patient est assuré tout au long de son traitement.

L’iatrogénie médicamenteuse désigne les effets indésirables causés par un médicament administré à un patient à des doses normalement utilisées chez l’homme pour la prophylaxie, le diagnostic ou le traitement d’une maladie, ou pour la modification d’une fonction biologique. Ces effets indésirables peuvent varier en sévérité, allant de légers à graves. Par exemple, certains médicaments peuvent entraîner une fatigue, tandis que d’autres, dans des cas plus rares, peuvent causer des hémorragies digestives ou des fractures, comme celles de la hanche. Malgré ces risques, la prise de médicaments est souvent considérée comme une action anodine.

De nombreux incidents d’iatrogénie médicamenteuse peuvent être évités. Des situations courantes comprennent :

  • Le patient qui se trompe d’horaire pour prendre son médicament ou prend une mauvaise dose (par exemple, une double dose).
  • Le patient qui consomme plusieurs médicaments qui ne doivent pas être pris simultanément.

Cependant, il existe des situations où il est difficile d’éviter l’iatrogénie, notamment lorsque :

  • Les effets indésirables connus, mentionnés dans la notice d’utilisation du médicament, se manifestent chez le patient.
  • Le patient a une allergie à l’un des composants du médicament.

Tout individu consommant des médicaments est potentiellement exposé au risque d’iatrogénie médicamenteuse. Toutefois, les personnes âgées, en particulier celles de plus de 65 ans qui prennent plusieurs médicaments, sont plus vulnérables. Avec l’avancée en âge et la présence de plusieurs affections, l’élimination de certains médicaments peut être plus lente et complexe, augmentant ainsi la sensibilité à l’iatrogénie. Si les effets indésirables se produisent, ils peuvent être plus graves et fréquents chez cette population. Des études ont montré que les effets indésirables sévères peuvent conduire à une hospitalisation dans 10 à 20% des cas. Selon des données de 2013, l’iatrogénie médicamenteuse serait responsable de 130 000 hospitalisations et 10 000 décès chaque année en France, les personnes âgées étant les plus touchées.

Il est important de comprendre que l’iatrogénie médicamenteuse peut toucher chacun d’entre nous, mais les individus les plus à risque sont les personnes âgées, en particulier celles âgées de plus de 65 ans et qui sont sous plusieurs médicaments. La raison en est simple : avec l’âge, le corps peut nécessiter plus de médicaments, cependant, son aptitude à éliminer des substances chimiques diminue et sa sensibilité augmente.

Effectivement, après 65 ans, même si une consommation accrue de médicaments peut être justifiée, leur élimination devient plus laborieuse, rendant les effets indésirables jusqu’à deux fois plus courants et sévères. On estime que 10% à 20% de ces cas peuvent conduire à une hospitalisation.

Face à cela, les professionnels de santé, les mutuelles et l’Assurance maladie collaborent pour élaborer un plan d’action visant à prévenir activement les risques liés à l’usage des médicaments, en mettant particulièrement l’accent sur la protection des personnes de plus de 65 ans.